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Critique de elitiatopia


J'ai apprécié cette nouvelle, lue en deux heures environ (elle n'est pas très longue), qui semble partir d'un fait divers dans des lieux réels. Toutefois, s'il existe bien un couvent de la Grande Bretèche à Vendôme, je doute qu'il ait grand-chose à voir avec la riche maison bourgeoise abandonnée de la comtesse de Merret, alors que le château dans lequel cette dernière agonise trois mois avant le récit est bien inspiré par le château de Meslay. Qu'est-ce qui a bien pu amener la comtesse et son mari à se séparer aussi subitement, et elle-même à déménager et ne plus voir personne, vivre en recluse ?

Cette histoire nous est contée par un personnage récurrent de la Comédie humaine, Horace Bianchon, médecin, qui se trouve ici par hasard, ayant suivi son maître en médecine dans cette ville de province. Assez désoeuvré, il en profite pour pénétrer dans le jardin de la mystérieuse demeure des Merret, laissée en friche et en décomposition avancée depuis dix ans. Il va un peu malgré lui en apprendre l'histoire par trois personnes, et ce n'est pas joyeux. C'est une histoire de jalousie poussée jusqu'à la cruauté - sachez seulement qu'une bretèche est une petite loge ou avancée en saillie dans un ouvrage de fortification, et que cela a un sens. Je n'en dirai pas plus...

Une fois de plus, Balzac nous prouve qu'il est à l'aise autant dans une forme de réalisme et d'observation des moeurs, ici en province tourangelle, avec une pointe d'histoire, puisque le récit se situe quelques quinze ans plus tôt, vers 1816, que dans un style gothique, le narrateur faisant souvent référence aux romans d'Ann Radcliffe ou à des ambiances d'église abandonnée où glisse un fantôme, le soir venu. Sa plume précise et généreuse nous régale de portraits pris sur le vif, de scènes puissantes, d'une force d'observation humaine à laquelle rien n'échappe, ni grandeur ni petitesse. Cette assez courte nouvelle est un microcosme qui nous enchante, empreint du goût de cette belle région proche de la Touraine.
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