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Critique de SZRAMOWO


Nouvelle courte d'Honoré de Balzac, construite sur une boucle parfaite. le contexte est l'Espagne envahie par les troupes napoléoniennes.
Le pitch : un jeune officier français, Victor Marchand, est tiraillé entre sa fidélité pour l'Empereur et son amour pour une jeune noble espagnole. Est-ce de la trahison ? Lui le pense. Clara, l'objet de son amour ne voit pas les choses du même oeil. Ses frères Juanito l'aîné, Philippe le second et Manuel le petit dernier, ne voient dans Victor Marchand qu'un envahisseur qu'il faut exterminer..

A Menda, petite ville au bord de l'Atlantique, le marquis de Leganès, a reçu du roi d'Espagne la charge de bourreau, le verdugo en Espagnol.
Le commandant Victor Marchand y est cantonné : « Le clocher (…) venait de sonner minuit. »
Il fume, surveille l'horizon, la tête ailleurs, l'état major craignait que «  (…) les Anglais ne débarquassent prochainement sur la côte. »
Lui ne pense qu'à la fille du marquis : « Clara était belle ». Dans le château un bal se déroule. Certainement destiné à détourner l'attention pense le lecteur avisé.
Ce qui devait arriver arriva :
« Les instruments et les rires cessaient de se faire entendre dans la salle du bal. »
« Les rayons blanchissants de la lune lui permirent de distinguer des voiles à une assez grande distance. Il tressaillit, et tâcha de se convaincre que cette vision était un piège d'optique offert par les fantaisies des ondes et de la lune. »
Un soldat vient le prévenir :
« Aussi, mon commandant, ai-je découvert à trois pas d'ici, sur un quartier de roche, un certain amas de fagots. »
« Il était sans épée. Il comprenait que ses soldats avaient péri et que les Anglais allaient débarquer. Il se vit déshonoré s'il vivait, il se vit traduit devant un conseil de guerre ; alors il mesura des yeux la profondeur de la vallée, et s'y élançait au moment où la main de Clara saisit la sienne.
– Fuyez ! dit-elle, mes frères me suivent pour vous tuer. Au bas du rocher, par là, vous trouverez l'andalou de Juanito. Allez ! »

Victor Marchand a commis l'irréparable. Il a été épargné par la fille des traitres. On soupçonne le marquis de vouloir fomenter un coup d'état en faveur d'Alphonse VII.
Le jeune français se précipite au « quartier du général G..t..r, qu'il trouva dînant avec son état-major.
– Je vous apporte ma tête ! s'écria le chef de bataillon en apparaissant pâle et défait. »
Le général rassure Marchand sur le sort qui lui sera réservé, mais le charge d'une mission horrible :
« Les membres de la famille de Leganès et les domestiques furent soigneusement gardés à vue, garrottés, et enfermés dans la salle où le bal avait eu lieu. »
Il doit obtenir les aveux des Leganès, mais il est faible devant eux. Il se fait leur porte parole :
« Ils demandent encore qu'on leur accorde les secours de la religion, et qu'on les délivre de leurs liens ; ils promettent de ne pas chercher à fuir. »
« Clara prisonnière sur sa chaise. Elle sourit tristement. L'officier ne put s'empêcher d'effleurer les bras de la jeune fille, en admirant sa chevelure noire, sa taille souple. C'était une véritable Espagnole : elle avait le teint espagnol, les yeux espagnols, de longs cils recourbés, et une prunelle plus noire que ne l'est l'aile d'un corbeau.
– Avez-vous réussi ? dit-elle en lui adressant un de ces sourires funèbres où il y a encore de la jeune fille. »
Hélas la médiation de Victor ne peut aboutir. La sentence est sans appel et la plus cruelle qui soit, celui qui a la charge de bourreau devra l'exécuter, Juanito, le fils aîné du marquis.
« Clara vint s'asseoir sur ses genoux, et, d'un air gai :
– Mon cher Juanito, dit-elle en lui passant le bras autour du cou et l'embrassant sur les paupières ; si tu savais combien, donnée par toi, la mort me sera douce. Je n'aurai pas à subir l'odieux contact des mains d'un bourreau. »
« Une heure après, cent des plus notables habitants de Menda vinrent sur la terrasse pour être, suivant les ordres du général, témoins de l'exécution de la famille Leganès. »
Qu'adviendra-t-il de la belle Clara ? Victor parviendra-t-il à lui éviter la mort ?
Pour le découvrir, lisez El Verdugo, une nouvelle où Balzac s'essaie au récit court, avec bonheur.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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