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Critique de elea2020


Je précise ici que je ne présente que "El Verdugo", lisant les oeuvres De Balzac, y compris les nouvelles, dans l'ordre chronologique.

J'ai apprécié cette courte nouvelle, qui m'a replongée dans le contexte historique des guerres napoléoniennes, cette fois en Espagne.

Le jeune officier Victor Marchand est chargé de surveiller le château et la ville de Menda, car les autorités de l'Armée française soupçonnent une trahison du marquis de Leganes, Grand d'Espagne, avec le risque d'un soulèvement et d'un débarquement de la flotte anglaise. Or, voici qu'en même temps que retentissent les accords du bal donné au château, des feux suspects se montrent en contrebas, attirant l'attention de Victor... En peu de temps se noue l'action, et Victor, sauvé par la belle Clara, fille du Marquis, n'a que le temps de se rendre à l'état-major, pour permettre de dompter la révolte, puis de punir les traîtres, au château même, avec la cruauté de mise en ces temps de guerre.

Cette nouvelle brève et stylisée présente peu de surprises : l'intrigue offre une situation tragique, un noeud formé par l'infâme proposition du Général : la famille de Leganes devra être exécutée, mais un des fils du marquis aura la vie sauve (pour perpétuer le sang de ce Grand de la noblesse d'Espagne), s'il accepte d'endosser la fonction du bourreau ("el verdugo" en espagnol). Est-il possible d'accepter une telle offre ? Quoi qu'il en soit, les membres de la famille montreront le plus grand courage, et une noblesse de conduite qui ne font pas honneur au commandement français. Il est dommage du reste que Victor, témoin privilégié cherchant à intercéder pour la famille du marquis auprès du Général, passe trop vite au second plan dès la seconde moitié de la nouvelle. La toute fin du récit se détache un peu trop du corps de l'action, en un épilogue un peu convenu.

Outre le contexte historique bien tracé (faits remontant à 15 ans environ au moment où Balzac écrit) - j'ai trouvé dans cette nouvelle des ressemblances avec les embûches des Chouans à Fougères ; la situation en elle-même est riche de possibilités dramatiques, et permet d'exacerber les choix des personnages, leur esprit de sacrifice, jusqu'aux jeunes filles et au plus jeune frère, Manuel. On peut trouver un peu surfaite et cliché l'image du fier Espagnol, indomptable et fougueux, aussi sombre et flamboyant que le feu de sa prunelle est noire... La nouvelle se lit facilement, et si elle ne me laisse pas un souvenir impérissable, j'en aurai toutefois apprécié l'ambiance et la peinture outrée et sombre, à la Goya, dans ses toiles du "Dos et Tres de Mayo".
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