L'illustre Gaudissart est un gros malin, du moins le pense-t-il. Commis-voyageur prospère, il pense profiter des soubresauts de 1830 pour assurer sa fortune et son avenir.
En plus des châles et chapeaux de Paris, il accepte de commercialiser lors de ses tournées provinciales des assurances vie, nouveau produit de la finance de l'époque. Mais il ne s'arrête pas là : il se lie alors avec des saint-simoniens (croyance mystique au progrès technique et à l'industrialisation, pour faire court) et les républicains pour vendre des abonnements de leurs revues respectives. Ce qu'on appelle « manger à tous les râteliers ». Mais l'affaire va se révéler plus compliqué face au bon sens provincial de ses interlocuteurs.
Ainsi à Vouvray, près de Tours, sera-t-il dirigé vers un ancien vigneron qui a perdu l'esprit. le commis-voyageur, ne voyant pas la supercherie va rapidement tourner en bourrique.
Voici un court récit particulièrement truculent, à rapprocher des Contes drolatiques, qui nous montre un
Balzac caustique et critique vis-à-vis d'une société capitaliste alors en plein avènement. le personnage se voyait déjà accéder au parlement grâce sa gouaille et son entregent et se ridiculise dans une pantalonnade digne des meilleures commedia dell'arte.
Qui a dit que
Balzac était ennuyeux ?
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