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Critique de Nastasia-B


Quel étrange bouquin ! On sait que Balzac nous a habitués à toucher à tous les genres, mais là, c'est vraiment un registre où l'on ne l'attend pas. Il s'agit d'une sorte de catalogue comique à la façon des livres de Pierre Desproges tels que le Manuel de Savoir-Vivre À L'Usage Des Rustres Et Des Malpolis ou encore du Dictionnaire Superflu À L'Usage de L'Élite Et Des Bien Nantis. Et le plus fort, c'est qu'Honoré de Balzac est très bon aussi dans ce registre et sait nous fait rire.

L'ouvrage est organisé de façon symétrique, deux préfaces de l'auteur, 36 chapitres décrivant des mesquineries diverses : 18 misères pour l'homme, dépeint sous les traits d'un Adolphe quelconque, archétype du gros bourgeois inintéressant et sans finesse de vue, le tout directement mis en parallèle de 18 vexations pour sa femme Caroline, symbolisant la bougresse machiavélique intéressée par tout ce qui brille.

La première partie (concernant l'homme) est à mon avis plus comique, plus caustique que la seconde, plus " analytique ", même si ce terme fait assez scientifique de nos jours, ce qui n'est pas du tout le cas ici. Ainsi donc, par cette pseudo symétrie de construction, Balzac n'en fait pas moins clairement passer son petit message bien misogyne : pour vivre heureux, vivons sans femme.

Néanmoins, on ne peut s'empêcher de reconnaître qu'il y a une certaine justesse dans les situations décrites et qu'on peut reprocher beaucoup de choses à Balzac, mais certainement pas d'être un médiocre observateur des moeurs de son époque, et même — soyons fou — un véritable éthologiste humain.

Le fardeau de la femme étant, selon lui, plutôt la lourdeur de son mari que d'autres travers moins glorieux pourtant bien réels (les femmes en savent quelque chose !) mais non développés ici. L'auteur se contente, comme le nom du livre l'indique, de mettre l'accent sur la suite de désillusions, sur la successive descente des marches qui conduisent du piédestal au troisième sous-sol dans le ressenti du protagoniste étudié vis-à-vis de son conjoint à mesure que le temps passe dans le couple.

Un livre donc bien plaisant, caustique, léger et drôle, fait de petits chapitres courts, relatant les mille désillusions qui attendent le marié ou la mariée après la signature devant le maire.
En revanche, je suis très, très réservée sur l'intérêt des dessins de Cabu (que j'aime pourtant par ailleurs) car ils sont très datés (façon années 1980) et n'apportent, selon moi, absolument rien, mais ceci n'est qu'une des petites misères de l'avis conjugal, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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