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Critique de 5Arabella


Malgré l'échec de L'école des ménages, Balzac n'abandonne pas l'idée d'être joué au théâtre. Dès 1840, Vautrin est en répétition au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Avec Frédérick Lemaître, une grande star de l'époque, dans le rôle titre, pour assurer le succès de la pièce.

Le canevas de pièce semble être un travail collectif (Gautier évoque cette création commune dans ses Portraits contemporains), des parties de la pièce furent écrites par d'autres que Balzac. Ce qui fait que pendant toute la durée des répétitions, Balzac n'a pas arrêté de réécrire la pièce, pour la rendre plus satisfaisante et plus cohérente. La première se passe mal, et Lemaître lors de son déguisement de l'acte IV, s'est fait la tête de Louis-Philippe, ce qui cause un scandale. Les représentations de la pièce sont suspendues, la pièce interdite. Ce qui assura à l'oeuvre une sorte de réputation sulfureuse. L'auteur lui-même la juge sévèrement (« une méchante pièce »). La pièce est reprise en 1850 avec un certain succès toutefois.

Difficile de résumer l'intrigue, au combien embrouillée. le premier acte se passe chez le duc et la duchesse de Montsorel. La duchesse raconte son histoire à sa tante. Elle donna naissance sept mois après son mariage à un enfant, le duc fut convaincu qu'il était celui d'un premier amour de la duchesse. Et sous la menace de tuer le nourrisson, oblige sa femme à l'abandonner. Et l'oblige plus tard à donner pour sien un enfant qu'il eut avec une courtisane. La duchesse accepte tout, en espérant un jour retrouver son fils. Au début de la pièce elle revient d'une soirée mondaine où elle a vu un jeune homme, et son infaillible instinct maternel l'a informé qu'il s'agit du fils perdu. Comme par hasard, il fait la cour et semble agréé par la jeune princesse que souhaite épouser Albert le fils de son mari. Ses origines ne sont pas claires. La duchesse intrigue pour le faire reconnaître pour l'héritier de la famille, son mari a la puce à l'oreille et évidemment intrigue dans l'autre sens.

Dans le deuxième acte ces intrigues s'intensifient, le duc donne des ordres à un espion qui doit prendre des informations sur le Raoul, le fils supposé. Ce dernier se présente chez le duc et la duchesse, évidemment en même temps qu'Inès (la jeune princesse qu'Albert et Raoul courtisent tous les deux) et sa mère. Une scène se produit entre Albert et Raoul, ce dernier refuse de s'expliquer sur ces origines. Cela jette un doute chez la mère d'Inès. Enfin, Vautrin n'a fait que peu d'apparitions, il semble s'intéresser à ce qui se passe chez le duc.

Dans le troisième acte, nous découvrons les raisons de l'intérêt de Vautrin. Il a pris sous son aile Raoul, depuis son enfance. Il veut lui faire épouser Inès, le rendre riche et prince. Tout l'acte est consacré à des intrigues pas très claires, entre Vautrin, ses complices et Raoul, qui lui est noble et désintéressé et ignore la plupart des manigances de son protecteur.

Le quatrième acte se passe chez Inès. Vautrin déguisé en général mexicain, vient pour amener des lettres contrefaites, soit disant provenant du père d'Inès et lui enjoignant d'épouser Raoul (fils d'un de ses amis richissime se cachant sous un faux nom pour être aimé pour lui-même). Evidemment, surgit Albert, qui provoque Raoul en duel (je résume).

Le cinquième acte est chez les Montsorel. C'est l'explication finale, Raoul finit par être reconnu par le prince et la princesse, le prince reconnaît ses torts, le mariage est conclu. Et Vautrin arrêté, mais en laissant bien entendre qu'il ne restera pas longtemps en prison.

Une intrigue invraisemblable au possible, pour le moins pas claire. Les personnages semblent des vraies caricatures. le seul moteur de Vautrin est son amour quasi maternel pour Raoul, il ne veut pas qu'il soit reconnu pour ce qu'il est, car il le perdrait. La pièce semble osciller entre plusieurs genres, et elle est très longue. A lire c'est terriblement ennuyeux, et à mon avis, cela doit être pire à suivre sur une scène. A moins d'en rire en y trouvant un second (ou un troisième degré) involontaire.

On peut quand même y voir une sorte de préfiguration de Splendeurs et Misères des courtisanes, le jeune protégé de Vautrin, les intrigues pour lui faire un beau mariage…Mais tout ce qui fait le prix du roman est absent de la pièce. Vautrin, le dynamiteur de l'ordre social, devient un gentil papa, intelligent et amoral, mais rempli de bons sentiments au final.
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