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Critique de EffeLou


Mettons-nous d'accord tout de suite: Melissa Bank est une femme, soit. Elle parle d'elle, ou d'une narratrice qui doit drôlement lui ressembler, c'est indéniable. Elle évoque la difficulté qu'il y a à grandir, se construire, rencontrer des hommes (rectificatif: rencontrer des hommes compatibles), s'entendre avec sa famille, incontestablement. Elle le fait avec de l'humour et une certaine légereté, oui.
Mais Melissa Bank n'est pas à classer dans la chick-lit.
Je n'ai rien contre cette veine littéraire, bien que le mot me semble éminemment insultant pour les auteurs et les lecteurs. J'en ai lu, j'y ai pris un certain plaisir; mais il me semble que le principal intérêt de la chick-lit soit de composer avec des clichés. Mélissa Bank donne peu dans le cliché. Son style, sa technique, et sa facilité à balancer une phrase choc au moment où on commençait à se laisser prendre par la douceur des choses la rapproche plus de Lorie Moore que de Marian Keyes - laquelle a d'ailleurs fait quelques très bons livres.

Après son magnifique Girl's Guide to Hunting and Fishing, The Wonderspot est une série de textes que l'on pourrait prendre pour des nouvelles, mais qui, au bout du compte, se centrent tous sur Sophie Applebaum - même si la chronologie est anarchique (autre point commun avec Lorie Moore). Adolescente empotée et complexée, contrainte de se rendre à la bat mitzvah "rose" de sa lointaine cuisine (spoiler: Sophie n'est pas fan du rose), étudiante fascinée par sa compagne de chambre, on la voit évoluer, notamment dans ses liens familiaux: l'affection chaotique de ses deux frères et leurs petites amies, la mort de son père, la survie de sa mère, une cohabitation délicate avec sa grand-mère...

Certains lecteurs reprocheront à Mélissa Bank cette structure un peu hachée - j'y verrais plutôt un effet album photo, à travers lequel on découvre la narratrice dans des épisodes signifiants. Ses qualités d'observation et son sens acéré de la formule peuvent aussi passer pour de la facilité, c'est plutôt de la discrétion et un appel au lecteur, qui peut et doit se passer des 'rires pré-enregistrés'. Si l'ambiance générale est assez proche su Girl's Guide, Bank ne se répète pas et va plus loin que dans son livre précédent. Les thèmes de la religion, de l'infidélité et de la mort sont abordés avec plus de profondeur.

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