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Critique de MarianneL


Il était une fois, dans un futur lointain, Efroyabl Ange1.

Et dans ce futur, la terre a été en partie désertée par une vague d'émigration humaine vers les étoiles, et les connaissances scientifiques des Anciens sont à présent largement oubliées ou incomprises. Les hommes restés ici-bas vivent dans une forteresse gigantesque, cité, usine et palais, surmontée de tours de plusieurs kilomètres dont les hauteurs mystérieuses se perdent dans les brumes, mais aussi château en partie effondré, et envahi par une végétation endémique. Dans cette société, la crypte, un espace virtuel structuré en couches multiples, contient en mémoire les consciences des êtres vivants ou morts ; cette mémoire virtuelle permet aux hommes de vivre plusieurs vies mais, elle semble menacer l'équilibre de la société par le chaos qui s'y développe dans ses couches profondes.

Menace grandissante, un nuage de poussière interstellaire a commencé à voiler le soleil et risque d'anéantir toute vie sur terre : les effets de cette catastrophe, la Dévoration, sont déjà palpables. Peut-on sauver l'humanité ? Les humains ne maîtrisent plus le chemin vers les étoiles, et le roi Adijine VI, souverain cynique et vicieux sous des dehors débonnaires, ainsi que ceux qui le soutiennent, semblent plus préoccupés de se maintenir au pouvoir et d'assurer leur propre survie, que de la survie de l'humanité (toute ressemblance etc. …).

Iain M. Banks est un géant : il donne l'impression que l'imagination humaine, et en tous cas la sienne, ne connaît pas de limites. La Grande Tour du château d'Efroyabl Ange1 atteint les étoiles à travers les nuages, et c'est ainsi que Iain M. Banks nous entraine dans son récit, vers une destination inconnue et sur un chemin extraordinaire ponctué de multiples rebondissements.

Quatre narrateurs aux voix très distinctes construisent successivement la trame de cette histoire. Ils ont sans doute un rôle à jouer pour sauver le monde, mais ne connaissent rien de leur but : une femme non-humaine apparemment amnésique, vrai personnage de conte dénommée Asura ; Gadfium la savante en chef à l'esprit rationnel ; le comte Sessine, personnage incarnant une combinaison rare de pouvoir et de courage, dont le rôle principal ici est de mourir et de renaître ; et enfin l'attachant Bascule, jeune moine naïf et courageux et qui peut communiquer avec la Crypte pour capter les états de conscience qui y sont enfouis.

Les quatre voix de ces personnages, naïfs dans l'ignorance de leur destinée, construisent un récit fantastique, un conte foisonnant, qui vient rejoindre dans mon panthéon personnel (très parcellaire il faut bien l'avouer) de la science-fiction, Enig marcheur et Demain les chiens.

Le plaisir de lecture atteint des sommets avec la voix du jeune moine Bascule, atteint d'un trouble qui le fait écrire en phonétique – texte magiquement traduit par Anne-Sylvie Homassel.
Efroyabl Ange1, à peine refermé, retournera dans la pile à lire, pour une relecture, dont je sais déjà qu'elle sera aussi jubilatoire que la première.
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