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Critique de le_Bison


Un pack de bière à la main, le pouce en avant, j'attends l'âme charitable qui va prendre le miteux auto-stoppeur silencieux que je suis. Mais je n'ai pas le temps de prendre une insolation boréale dans la banlieue de Montréal que déjà un Westfalia rose s'arrête et m'embarque dans ses aventures. Pas commun cette couleur pour un Westfalia, mais je ne m'arrête pas à ce genre de détail tant qu'il y a une glacière pour mettre au frais mes frettes. Benjamin Tardif, ça c'est le conducteur, y me cause avec un accent bizarre, je comprends pas tout d'ailleurs, il parle trop vite, même que parfois il sacre – pas que ça me dérange, d'ailleurs il pourrait sacrer plus que ça me dérangerait pas -, mais j'ai parfois besoin de sous-titres pour le comprendre. Ça tombe bien qu'il me dit, il est traducteur de profession.

Avant de passer la frontière, il s'arrête au dépanneur, faire le plein de frettes et de gas. Benjamin met une vieille bande magnétique dans son autoradio qui crache un vieux rock des années 80. Il me dit suivre la migration des lagopèdes à queue blanche jusqu'au Texas.

Le soleil se lève lorsque j'ouvre les yeux, encore ébloui par la caisse de frettes qu'on s'est tapé dans la nuit. Vue sur une crique, silence complet, j'écoute seul le discours des cactus au vent. Je me demande ce que fait l'hostie de zouave alors que je trouve son caleçon et ses gougounes sur le tableau de bord. le con, il est parti se baigner nu dans la beauté azuréenne parfumé à l'iode mexicaine. Je vais le retrouver, m'assois sur une vieille souche, j'entends un moteur, et c'est là que je me marre. On lui pique sa van. Et c'est là que cette histoire entre dans la loufoquerie, celle d'un type qui se retrouve la bite à l'air, le cul rouge, totalement nu, en plein désert texan. Je l'observe, les traces de pneus, ses fesses qui rougissent au soleil, sa gêne et son envie folle de sacrer, mais il se retient en bon traducteur des bonnes moeurs, parce que « nulle part au Texas », c'est quand même quelque part. Surtout qu'il va faire de drôles de rencontres avec un shérif bien particulier en la personne de Justin Case, et une noire qui fait le meilleur chili de la région, Soutinelle. Ils sont drôles ces deux-là, on les dirait sortis d'un film des frères Cohen chez les ploucs. Parce que texan ou plouc, c'est bien la même espèce, non ?

Moralité de cette histoire québécoise : Ne te promène pas la graine au vent dans la poussière du Texas ou tu te feras voler ton Westfalia rose.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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