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Critique de Selias


On va suivre Wilhelm et Almah à travers une grande fresque historique qui débute en 1942 à Vienne. Ils se rencontrent, tombent amoureux immédiatement. Tous les deux sont juifs et vont subir de plein fouet l'antisémitisme qui monte avec le nazisme.
Wilhelm est journaliste, issu de la classe moyenne, son père est imprimeur, Almah fait ses études de dentiste, c'est la fille d'un chirurgien renommé, elle fait partie de la haute société. Malgré leurs différences de milieux sociaux, leur union est bénie par les deux familles. Ils vivent dans la Vienne de l'entre deux guerres, une belle ville d'art, de culture où il fait bon vivre. Mais l'ambiance change avec l'avènement du troisième Reich et la montée de l'antisémitisme. Wilhelm sa femme et leur petit garçon vont être contraints de s'exiler devant les menaces de plus en plus presentes et violentes du nazisme contre les juifs.
La difficulté est de trouver un pays d'accueil. On leur propose la République Dominicaine qui n'est pas leur premier choix, mais les États-Unis ont verrouillé les frontières, leurs quotas d'allemands et autrichiens sont atteints. Ils partent pour la Suisse où ils resteront parqués dans un camp pendant un an, dans des conditions déplorables. puis, via Lisbonne, ils embarquent pour les États Unis. À Ellis Island, si près de Manhattan, ils attendent quinze jours que leurs papiers soient prêts pour la fin de leur voyage. Ils débarquent donc en République Dominicaine, gouvernée par le dictateur Trujillo qui veut organiser une colonie juive sous forme de kibboutz sur ses terres.
Wilhelm et Almah arrivent sur cette portion de terre, le camp de Sosua, anciens locaux d'une plantation de bananes. Tout est à faire. Les colons vont se retrousser les manches pour bâtir un semblant de village. Ils doivent dormir dans des dortoirs, manger dans un réfectoire commun, le travail est en commun aussi ., ce n'est pas toujours très facile quand on n' est pas habitué à ce genre de vie communautaire. le camp évoluera et deviendra un moshav, un village composé de fermes , entreprises et commerces individuels couplés à une coopérative pour commercialiser les différentes productions.
Almah, ravie, veut installer une ferme avec vaches laitières et chevaux. Wilhelm continue de s'occuper du journal qu'il a créé avec d'autres colons.
En 1945, à la fin de la guerre, des rescapés des camps rejoignent la petite colonie. Les récits des rescapés font réaliser à Wilhelm et Almah toute les atrocités qu'ont vécu les leurs. Les parents de Wilhelm sont morts à Auschwitz. "l'ampleur du génocide est un gouffre sans fond qui nous aspire vers l'abîme.", "pendant ce temps, nous avons vécu une insouciance honteuse" pense Wilhelm.
Avec la création de l'état d'Israël en 1948 c'est l'hémorragie dans la petite colonie. Beaucoup de colons émigrent vers la terre promise, les États-Unis ou l'Amérique du Sud considérant que la colonie de Sosua n'était qu'une étape.
Wilhelm et Almah vont devoir réfléchir et choisir une terre pour leur vieillesse. Car ils sont toujours des déracinés, apatrides, sans nationalité, échoués sur cette île sans l'avoir désiré.
Ils décideront de rester en République Dominicaine et d' y ancrer leurs racines.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui se lit facilement, l'histoire de cette colonie qui était passée aux oubliettes est très intéressante, on s'attache aux deux protagonistes du roman.
Cette fiction fondée sur des faits réels est émouvante, merci à Catherine Bardon de nous avoir fait découvrir un pan méconnu de l'histoire
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