AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de GaranceDeJorna


À la croisée des destins est un roman qui ne se lit pas en bord de mer pour se détendre. C'est une histoire qui se lit avec difficulté, parce que les thématiques sont très, très dures et surtout réalistes ; voilà pourquoi elles font mal.

Nous suivons Raiden, un débauché qui se rattache à la vie à la seule force de son désarroi. Dans un hôpital psychiatrique où il commence un stage, il y rencontrera Kian, un enfant qui toute sa vie n'a connu que la violence et torture tant psychologique que physique. Avec eux, un entourage très bien soudé et présent les accompagnera. Chaque personnage détient sa particularité qui le rend unique aux yeux du lecteur, mais sait également apporter à l'histoire et à l'évolution des protagonistes. Des protagonistes qui se sauvent mutuellement.

Ne vous attendez pas à de la romance tendre, des baisers et des scènes niaises, mais bien à rentrer dans la tête d'hommes qui, toute leur vie, n'ont connu que l'enfer. C'est violent, difficile à lire, parfois, percutant, poignant, mais aussi touchant. En commençant ce livre, j'avais peur de tomber dans du « too much » et dans une histoire en gros manque de réalisme. Je me suis complètement fourvoyée. Parce que non seulement c'est réaliste, mais en plus, il n'y a pas une thématique délaissée parmi celles présentées.

Dans ce roman, il faut s'armer de patience pour suivre l'évolution de Kian, car c'est sur ça que se base tout le livre. Parfois, il y aura des échecs, parfois des victoires, et tout ça… ces frustrations devant la défaite, ces joies devant la réussite, on le vit. On vit avec Kian, on entre dans sa tête et on subit avec lui. Il en va de même pour Raiden, dont l'évolution psychologique est tout aussi magnifique que celle de Kian. Leur attachement va au-delà de l'amitié, au-delà de l'amour. C'est ce qui rend cette histoire d'autant plus magnifique.

Il ne faut pas non plus s'attendre à ce que Raiden réussisse tout tout seul, les personnages secondaires apportent aussi, si ce n'est tout autant.

Évidemment, cette histoire a ses quelques défauts, notamment une narration très particulière à laquelle il est difficile de s'accoutumer. Les nombreux ellipses et flash-back (un peu comme un scénario de film) ont rendu selon moi le début assez décousu et brouillon, d'autant que certaines n'apportaient pas grand-chose. Il y a quelques creux parfois, des scènes qui tirent un peu en longueur, il arrive que les coupures manquent de subtilité, cependant, on finit par s'y habituer et le fond prime sur la forme, qui reste poétique à de nombreux moments.

En toute franchise, je ne recommande ce livre qu'aux friands de psychologie ; vraie psychologie. Il ne faut pas espérer une romance mignonne et une fin bisounours, mais suivre un cheminement de pensées toutes plus complexes les unes que les autres. Cette lecture ne laisse pas indemne, elle est dure, mais extrêmement profonde.

Merci à l'auteure d'avoir parlé et écrit au nom de tous ces enfants maltraités.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}