Qui peut jurer, que l'esprit encore ensommeillé par une belle nuit étoilée, il n'a jamais rêvé de survoler Londres, Paris ou sa propre vie ?
Quelle petite fille, rêvant secrètement d'être une fée, n'a jamais songé avec émotion au fabuleux Pays Imaginaire ?
Quel jeune garçon n'a jamais rêvé d'en découdre, à la tête d'une bande de copains dépenaillés, avec de terribles pirates ?
"Peter Pan" est une féerie en cinq actes et huit tableaux.
C'est une adaptation pour la scène française, par Claude-André Puget, de la pièce originale de James Matthew Barrie.
Le rideau se lève, une première fois, sur une chambre d'enfants, sur trois lits et une grande niche à chien.
Car Nana, la bonne d'enfant, est une chienne de Terre-Neuve.
Wendy, John et Michel vont vivre la plus merveilleuse des aventures qui va les mener jusqu'au Pays Imaginaire.
Peter Pan va surgir dans leur vie.
Peut-être veut-il récupérer son ombre, peut-être entretient-il un regret secret d'avoir perdu son enfance ...
Publiée en 1945, l'adaptation de Claude-André Puget est une fine réussite.
Elle entremêle savamment la poésie et le merveilleux.
Et la lecture de la pièce, m'a-t-il semblé, doit se faire lentement, attentivement.
Car son texte est lourd du symbolisme qu'il recèle.
Peut-être y trouvera-t-on même quelques sens cachés qui, s'étant égarés, ne devraient pas y être mais, qui s'y sentant légitimes, y sont pourtant.
La pièce, sous la plume de Claude-André Puget, se pare de quelques légers reflets féministes.
N'y évoque-t-on pas une femme qui, à son mari Henry, demandait tous les jours un compte en banque à elle avec un carnet de chèques ?
N'y dit-on pas qu'un fille vaut plus de vingt garçons ?
Le texte de la pièce lui-même doit être un peu magique et contenir un peu de poudre de fées.
Le charme opère.
Le rideau se lève, à nouveau, sur le Pays Imaginaire ...
Sur la forêt, sur une clairière, sur une lagune, sur une rivière ...
Mais je tiens à vous prévenir qu'il y a des pirates ! ...
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