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Critique de Kikujiro


C'était ma première rencontre avec Barthes. J'appréhendais un peu, vu que ma copine me disait que c'était un auteur difficile et que je n'ai pas l'habitude de ce genre de lecture. Mais la version audio m'avait l'air d'être un bon moyen pour me lancer.
Ce livre se présente en deux parties ; mais à l'écoute, j'ai plutôt eu l'impression qu'il était divisé en trois. La première présente la méthodologie de Barthes. Il souhaite se consacrer à la définition d'une ontologie de la photographie, il veut comprendre ce qui différencie la photographie du cinéma ou de la peinture, par exemple, ce qu'elle a de spécifique. Et comme il ne pratique pas lui-même la photographie, il se place du point de vue du sujet photographié ou du regardeur, mais donc pas du point de vue du photographe. C'est là qu'interviennent les premiers mots en latin comme operator ou spectator, qu'il rend très compréhensibles. Il explique ensuite que pour lui, ce qui fait l'intérêt de la photographie, c'est le punctum, qui s'oppose au studium. Encore des concepts avec des mots latins, qu'il explique aussi très bien et très souvent au cours du texte. le studium correspond à une vision analytique de la photographie, le punctum à une vision affective. Il donne alors beaucoup d'exemples de photographies célèbres, et chaque fois il démontre cette opposition studium/punctum. Jusque là, je trouvais ça intéressant. Ça se corse quand il aborde la deuxième partie. On tombe alors complètement dans l'affectif et on comprend que toute la réflexion de Barthes sur la photographie tourne en fait autour de sa relation avec sa mère et la mort de celle-ci. Benoît Peeters explique très bien dans l'entretien final les circonstances qui ont entouré l'écriture de la chambre claire : la mère de Barthes, après une longue maladie, était morte et il ne pouvait pas s'en remettre. Il ne pouvait plus écrire. Mais en retrouvant une photographie de sa mère, un déclic s'est opéré en lui. Il s'est remis à écrire son texte, mais les thèmes de la mort et du deuil sont devenus centraux. Il dit et redit qu'il était très lié à sa mère, qu'elle était un être exceptionnel. Ce que j'ai trouvé fatiguant, pas intéressant pour ceux qui n'ont pas connu Barthes, donc pas parlant pour le lecteur ou l'auditeur lambda. Plus le texte avance, plus il devient obscur. J'ai de plus en plus relâché mon attention durant la troisième heure d'écoute. C'est dommage, car les deux premières heures, et surtout la première, m'avait intéressé. le texte est censé être un essai mais le langage est poétique, la démarche est originale et la théorie sur la photographie tournant autour du punctum, de l'affect, est intéressante. le reste, tout ce qui est deuil, mort, rapport à une mère adorée, ce n'est pas sans intérêt, mais ça ne regarde au final que Barthes.
La lecture de Daniel Mesguich est cependant impeccable et c'est sans doute grâce à lui que je n'ai pas sombré dans l'ennui total. Et l'entretien avec Benoît Peeters apporte bien des choses à la compréhension du texte.
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