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Critique de LoupAlunettes


Lucille a à présent 16 ans.
Les fins des Tomes un et deux des " Lumières de Paris" offrent des passerelles qui nous laisse déja un peu présager du destin de la soeur cadette Bordier.
À la fin du récit de sa soeur Pauline, l'auteure nous confie que Lucille abandonne son poste de femme de chambre pour rejoindre un projet de Palace et un bel entrepreneur anglais sur la station balnéaire de Dinard.

À la fin du récit de Juliette, l'amie et ancienne collègue de Pauline, nous savons Lucille à la tête d'un salon de thé sur Paris, " À l'heure gourmande".
Quelques détails glissés ont leur importance, si Pauline et Juliette ne portent plus leur nom de jeune fille, Lucille a conservé le sien.
Les lecteurs entameront donc le Tome 3 en se demandant ce qui s'est arrivé à Lucille sur cette parenthèse qui révèle un succès professionnel, social et peut-être un écueil sentimental.
Gwenaël Barussaud ne nous fait pas languir et nous révèle rapidement les circonstances du retour de Lucille sur Paris.

Nous retrouvons de nouveau quelques échos entre les personnages d'un volume à l'autre, des similitudes nous invitant ainsi à comparer naturellement une nouvelle hiérarchie d'établissement, de nouvelles collègues, le caractère des héroïnes elles-même.

La jeune blonde Lucille se montre encore plus tête brûlée, plus passionnée que Juliette qui gardait de l'assurance dans ses savoirs-faire.
Comme Pauline et Juliette, Lucille est pleine d'idées et de ressources mais elle n'a hélas pas les "filets de sécurité" qui peuvent assurer ses décisions. Lucille est en quête de bonnes opportunités qui peuvent répondre à ses envies d'entreprendre et participer aux besoins financiers des trois soeurs.
Elle paiera le prix de son trop plein d'enthousiasme au début du récit, bien qu'intelligente et sérieuse.
Cela va définir un peu le caractère du personnage.
Lucille va jusqu'à mentir et se prétendre bilingue afin d'être recrutée dans un hôtel luxueux et se mettre au service d'une riche résidente américaine.
Ses "audaces" la propulseront et la mettront en difficulté systématique.
Elle devra d'être sauvée de situations inextricables par des rencontres séduits par son caractère sincère et entier.
Mais il ne faut pas trop en dire. Les lecteurs seront émus sans doute par le courage insufflé au personnage qui à force de volonté se remet sur pied à chaque déconvenue de tout ordre.


Gwenaële Barussaud situe le décor près du magasin de " l' Élégance Parisienne", déja vu dans les tomes précédents, plus précisement dans un des plus grands Palace de luxe parisien.
Comme auparavant, nous observons les différents métiers, les devoirs exigeants pour des droits plus relatifs à l'époque de la fiction. Lucille passe du poste de femme de ménage à celui de femme de chambre. Ceux et celles qui auraient du mal à distinguer la nuance, sont invités à découvrir la série anglaise Downton Abbey, bien que d'une époque légèrement plus tardive, où les grades et les rapports domestiques/ intendants, employés/ employeurs y sont très bien représentés, avec leurs strates d'étages qui semblent marqués la position sociale.
Comme avec Pauline dans son "Élégance Parisienne", la règle du client roi est loi au Grand Hôtel. le "navire" tourne à plein régime, les demandes des clients affluent, les ordres sont déployés dans un appel sur le pont perpétuel et pour que les clientes se sentent comme chez elles, les dos se courbent, les bras s'activent jusqu'à point d'heures pour leur faire plaisir.
Des personnages comme Mme Sampton, en quête de soi et de liens, vont heureusement donner une toute autre image de la bourgeoisie et éviter la caricature ou le manichéisme.

"Les lumières de Paris" reste toujours un rendez-vous de lecture très intéressant, émouvant et captivant. Une bonne étude des moeurs, placée au XIXème siècle, qui ne manquera pas de nous surprendre, de ses lieux très chics parisiens aux cafés populaires de réputation trop triviale et réservés jusqu'alors aux hommes.
L'idée finale de Lucille, un projet de Salon de thé gourmand, va contribuer à une forme d'émancipation féminine sans vraiment que les clientes s'en aperçoivent, les considérant dans leurs besoins de se retrouver au dehors des foyers pour des moments de complicités entre femmes uniquement.
L'auteure offre de sacrés personnages de fiction, de beaux portraits de femmes à tous les étages. Les cadres sont charmants.
Un chouette hommage aux petits métiers, d''artisanat et de bouche.
On ne s'ennuie pas un seul instant.
Une série à découvrir.
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