AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de 5Arabella


Une fois encore Enis Batur écrit sur les livres, et sur les rapports qu'il entretient avec eux. le livre se situe entre fiction et auto-fiction, un personnage écrivain, qui semble beaucoup lui ressembler est au centre de son texte.

Ce narrateur reçoit la visite d'un avocat, Reza bey, qui lui fait une étrange annonce : un homme lui a légué la maison aux livres du titre, un bâtiment situé dans un bois, pourvu d'une cabane de lecture, et qui contient des dizaines de milliers de livres, une sélection de la bibliothèque du défunt. L'avocat ne doit pas révéler l'identité de ce dernier, cela lui est formellement interdit. Notre écrivain visite le lieu, qui semble enchanté et en même temps dangereux, car il pressent qu'y plonger risque de tout chambouler dans sa vie. Et c'est ce qui arrive : le narrateur est happé par l'endroit, y passe beaucoup de temps, tente de retrouver la logique de la constitution de la bibliothèque, imagine le donateur, avec multiples scénarii. Et se souvient, ressasse, parle des livres, des bibliothèques, rêve, fait des cauchemars. Au point que son couple en devient menacé. Et tout cela jusqu'à une sorte de révélation finale.

C'est un grand bonheur de lecture, que ce livre érudit, ironique, presque métaphysique, dans lequel les livres sont une métaphore de notre rapport au monde. Les auteurs qui ont écrit sur les livres et les bibliothèques sont là, explicitement ou plus discrètement. Nous entrons dans le vaste monde, en partie virtuel ou symbolique, mais aussi terriblement tangible des livres, de l'écrit, des rayonnages. S'y aventurer, c'est risquer de s'y perdre, pour essayer d'y trouver une sorte de Graal, soi-même sans doute en partie. Mais il n'y a pas de sortie possible, une fois enclenché la déambulation devient un choix de vie, un rapport au monde.
Commenter  J’apprécie          346



Ont apprécié cette critique (34)voir plus




{* *}