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Critique de Diabolau


Dominique Baudis était un homme que j'appréciais beaucoup. Je me souviens de lui comme journaliste (j'étais gamin), mais c'est surtout comme Maire de Toulouse (très apprécié je crois), puis président du CSA, puis à la fin de sa vie défenseur des droits que j'ai acquis grande estime pour lui.
"Raimond le cathare" est le premier livre de Baudis que je lis, et malheureusement, il n'a pas du tout été à la hauteur de mes espérances.
Sur le fond d'abord, quiconque connaît assez bien l'époque médiévale et la croisade contre les albigeois en particulier, verra assez rapidement qu'il ne "passe pas l'examen". "La bataille de Bouvines contre les Anglais", nous dit-on, alors qu'elle était contre les impériaux, flamands et brabançons. "Il met son haubert sur sa tête", nous dit-on plusieurs fois, alors que le haubert est une cotte de mailles corporelle... On trouvera ainsi de multiples approximations ou erreurs qui font grincer des dents quand on connaît un peu le sujet.
Mais là n'est pas le plus grave, à vrai dire.
Le plus grave, c'est qu'entre le projet (rare, et louable à mon avis, c'était pour ça que j'avais acheté ce livre même si je connaissais bien le sujet) de faire des "mémoires apocryphes" de Raymond VI, c'est-à-dire de parler de son point de vue et uniquement de son point de vue, et la tentation de faire un exposé historique sur la croisade contre les cathares, l'auteur s'est perdu en chemin... et bien perdu.
A bien y regarder, l'ossature de son livre n'est que le déroulé chronologique de la croisade de 1208 à 1218. Et pour les évènements où Raymond n'était pas présent, et dont il ne pouvait pas matériellement être au courant, et encore moins décrire de façon aussi précise ? Qu'à cela ne tienne, Baudis introduit des artifices pour s'en arranger, d'ailleurs toujours les mêmes : Raymond a des messagers, ou il soudoie un clerc ou un chroniqueur pour se procurer telle bulle ou telle ordonnance. Par moments, il cite même des chroniques d'époque, sans souci de cohérence.
Sur la partie vraiment narrative (et donc vraiment apocryphe) du livre , qui finalement est assez mineure, ce n'est guère mieux. À part en de rares moments, les introspections sont assez simplistes, les dialogues sont empesés, les personnages ne sont pas approfondis, et bien souvent leurs opinions et leurs répliques ne sont pas logiques entre elles, d'un dialogue à l'autre. Bref, tout cela sonne assez faux, et même parfois invraisemblable.
Y a-t-il donc une raison de lire ce livre ?
Peut-être, si vous souhaitez lire un résumé historique de la croisade contre les cathares entre 1208 et 1218, assez simple et facile à comprendre. Sauf que d'autres avant lui l'ont bien mieux fait, par exemple Zoé Oldenbourg dans le bûcher de Montségur, ou, mieux encore, Michel Roquebert, dans Histoire des Cathares.


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