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Critique de DamienR


Ce récit de Baudoin et Troubs à la Ciudad Juarez fait suite à la publication de "2666" de Roberto Bolaño qui comporte une grosse partie sur les crimes envers les femmes dans cette ville depuis les années 90.
La Ciudad Juarez, c'est avant tout une ville frontière au nord du Mexique. En face, aux États-Unis, son alter ego est "El Paso". Ciudad Juarez est d'abord comparée aux autres frontières tragiques : Tanger, les limites des Burundi-Rwanda-Congo, la bande de Gaza... Ce qui se trouve de l'autre côté de la frontière attire les migrants, les trafiquants, la misère, la violence...

À Ciudad Juarez dans les années 90 se sont installées des usines américaines, profitant de salaires très bas au Mexique : les maquiladoras. Elles y ont accueillies beaucoup de femmes, notamment seules. Malgré des conditions de travail très difficiles, d'une certaine manière ces femmes se retrouvaient plus autonomes mais aussi plus vulnérables car suspectées de malhonnêteté. C'est en tout cas une des raisons invoquées par les auteurs à la longue succession de crimes atroces. Mais ils décrivent aussi le climat de terreur nocturne : trafic d'armes, guérilla entre les cartels de la drogue, ou entre ceux-ci et la police. Les relations sont ambigües avec le gouvernement, qui est lui-même violent, arbitraire. Il faut dire que la ville possède des ressources gazières importantes.

Dans cet excellent reportage témoignage, on retrouve les ingrédients décrits dans le roman de Roberto Bolaño qui font de Ciudad Juarez la ville la plus dangereuse du monde. Les rencontres avec les Juarenses sont nombreuses et instructives : les auteurs ne se sont pas contentés de décrire la situation depuis leur hôtel comme dans le récent "Journal de Oaxaca" par Peter Kuper.
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