Silsauve

De la littérature, de la vraie ! Quelle langue ! Fouillée, précise, complexe. Un flot de mots, certains inconnus, tous choisis avec soin, une vague qui vous emporte ! Une profondeur que l'on retrouve dans la description des personnages, de leur âme, de leur destin, de leur vie avec là aussi une connaissance de l'humain incroyable ! Description hallucinante des milieux aussi (Rouen XIX) : grande aristocratie, petite bourgeoisie, ouvrières, couturières. Et puis bien sûr le destin de la petite Silsauve, issue de la grande aristocratie, dont la mère décède et qui est élevée par sa grand-mère paternelle, grande dame, impassible devant le malheur de Silsauve. Son père, volage, se laissera séduire par une aventurière, une femme qui veut prendre sa revanche sur la vie. Je n'ai lu que le tome 1 (3 tomes) mais je me laisse du temps. C'est le genre de texte où il faut se concentrer sur chaque phrase, ça ne se lit pas à la va-vite. Il faut de la persévérance, mais quelle récompense ! Et puis ça touche une enfant, c'est lourd, angoissant, triste, et il me faut changer d'univers. J'y reviendrai car je pense souvent à Silsauve. L'occasion de découvrir une auteure qui fut critique littéraire et membre du prix femina et qui dédia la trilogie à Colette qui fut son amie , celle "à qui je dois tout".