AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Kirzy


Un premier roman dont je retiens la grande sincérité, en toute simplicité.
Celle de l'auteure qui nous raconte son père, sa mère, son mythique oncle devenu docteur, tous camerounais, sa fratrie puis elle, née en 1961.
Le récit d'un exil que chaque parent croit provisoire et qui s'ancre au final en France avec la naissance de cinq enfants. Les espoirs de chacun, les difficultés à s'intégrer même lorsqu'on a fait des études et qu'on est fonctionnaire international de l'UNESCO.
Et ce Cameroun qui reste toujours présent dans les têtes, surtout avec la figure de l'oncle, militant pro-indépendance puis opposant au nouveau régime en place, emprisonné. J'aurais aimé que Kidi Bebey évoque plus encore l'histoire de ce pays longtemps colonisé puis indépendant en 1960, elle le fait mais pas assez à mon goût, au juste sous le prisme familial.
Mais ce n'est pas là son propos. L'auteure fait la part belle aux émotions, aux ressentis de chacun et elle sait trouver les mots justes, surtout lorsqu'elle dit «  je ».
«  Me voici debout, sous les arbres en en train de chercher à éclairer un bout de ce ciel de feuillage, pour mettre des mots et des noms sur mes Jeanne d'Arc et mes Vercingétorix à moi. Vertigineuse impression de me réapproprier cette mémoire dont j'avais été expropriée petite, mes parents ayant cherché à me protéger d'une souffrance qu'ils ne voulaient pas me léguer en héritage ».
Elle parle du poids de l'hypercorrection que lui impose ses parents, comme si elle était censée faire démonstration de la bonne éducation reçue, de sa capacité à intégrer les codes français pour donner une bonne image des Africains car ils ne sont que des invités dans ce pays. de la concurrence scolaire avec un autre enfant de l'immigration pour avoir les meilleures notes possibles.
De l'injustice à ne pouvoir manger des gésiers de poulet car au Cameroun, ils sont réservés aux garçons. de la douleur que ces camarades voyant un balayeur noir imagine forcément qu'il s'agit de son père.
Tout est dit sans acrimonie, en douceur, subtilement.
Commenter  J’apprécie          590



Ont apprécié cette critique (55)voir plus




{* *}