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Critique de camati


Le voyage de Plume est le premier opus de la série des aventures de l'ourson polaire, connu internationalement. Il s'appelle en réalité Lars en Néerlandais (nationalité de Hans de Beer, auteur-illustrateur). Je me demande pourquoi l'éditeur français a éprouvé le besoin de franciser son nom, même si Plume est un nom très mignon. Pour faciliter l'identification peut-être?
Vous le savez bien, il se passe parfois dans la vie des événements inattendus: cela forge notre expérience, nous force à développer certaines de nos capacités, à trouver en nous des ressources, pour faire face à l'inconnu; cela nous ouvre des horizons insoupçonnés, peut nous amener à faire des rencontres, qui peuvent devenir des amis ou en tout cas nous être d'un grand secours, tout en nous apprenant à nous faire confiance. C'est exactement ce que raconte le voyage de Plume.
Parti toute la journée avec papa ours apprendre la vie (nager, plonger, pêcher, dormir à l'abri du vent ...), notre petit héros va découvrir, de façon improbable, il faut bien le dire, plein d'autres choses encore au cours d'un voyage que l'on peut qualifier d'initiatique.
Pendant son sommeil, le morceau de banquise sur lequel dort l'ourson se détache et se met à dériver loin, très loin.
Premier apprentissage: Plume met en pratique l'enseignement de papa ours lorsque son morceau se glace fond : plonger, nager, grimper, en d'autres termes, survivre. S'accrocher à la pensée de son papa lui est aussi d'un précieux réconfort.
La fonte de la glace peut être pour les adultes l'occasion d'aborder le thème de la fonte glaciaire et du réchauffement climatique.
Second apprentissage: le monde où débarque l'ourson est totalement différent de son monde à lui, par son climat, sa faune, sa flore et ses couleurs. Plume a probablement dérivé jusqu'en Afrique: il découvre le sable qui lui brûle les pattes, des arbres et des animaux un peu effrayants de prime abord mais pas méchants, notamment Hippo, tout aussi surpris que l'ourson car il n'a jamais vu d'ours polaire, il n'a jamais entendu parler de la neige. L'un et l'autre découvrent qu'il existe un ailleurs dont ils n'auraient jamais soupçonné l'existence mais qu'ils acceptent.
Troisième apprentissage: Plume raconte sa mésaventure à Hippo et lui confie son désir de rentrer chez lui. L'hippopotame va l'aider à réaliser son souhait tout en lui faisant traverser la jungle, un monde où tout lui est étranger. Les deux compères se lient d'amitié: ils vont mutuellement s'aider en échangeant savoirs et savoir-faire.
Une chaîne de solidarité va également se construire avec un aigle et une baleine; chacun des maillons va utiliser ses propres capacités pour que le désir profond de l'ourson puisse s'accomplir, même si cela signifie qu'ils ne se reverront jamais.
La fin est heureuse, bien sûr, et Plume a beaucoup de choses à raconter à papa ours: les rôles sont alors inversés, c'est le fils cette fois qui fait découvrir le monde à son père. La maturité et la connaissance nouvellement acquises sont le résultat de ce voyage initiatique.
Cet apprentissage est servi par des illustrations tout en douceur et en rondeur, à la fois tendres et pleines d'humour, telles par exemple le face à face de Plume et d'un caméléon sur la quatrième de couverture, ou Plume, petit Tarzan blanc, se balançant au bout d'une liane, ou encore sur la dernière page, Plume en train de croquer dans une banane. Une occasion originale de faire découvrir le monde à vos (petits)enfants, à l'aide d'un globe, les différents continents et les richesses de chacun d'entre eux.
Alors, prêts à enfourcher votre morceau de banquise et à partir sur les traces de Plume? Bon voyage à vous!
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