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Critique de Tchev


Cabinet Boulevard Saint-Germain. 6 octobre 1977. C'est la première rencontre entre Scherbius et Maxime le Verrier. L'un est psychiatre, l'autre est patient, ou l'inverse, je ne sais plus trop. Débute alors un premier récit sur la tentative du psychiatre du diagnostiquer son patient : est-il un simple imposteur, un escroc ? Souffre-t-il d'un trouble mental ? le psychiatre le sait, un diagnostique éclairé nécessite tout un tas de variables et de symptômes, qui peuvent être autant vrais que falsifiés par le patient. Alors, en tout état de cause face au patient, la prudence est de mise.

Oui mais voilà, d'un côté, le psychiatre prudent pour diagnostiquer, analysant les comportements et les dires de son patient, observant et décrivant les éléments déclencheurs, les grands bouleversements dans sa vie ; de l'autre, un patient bien trop intelligent pour laisser le psychiatre faire correctement son boulot. Que se passe-t-il quand un patient affabule l'intégralité de sa vie ? Que fait un psychiatre face à un patient qui invente toute son existence, pour correspondre aux mieux aux symptômes, aux signes et aux causes d'une pathologie ? Il le diagnostique tout de même.

Imaginez maintenant un psychiatre ayant vécu cette relation précédente, diagnostiquant un patient inventif et trop intelligent. Ce psychiatre, fort de cette expérience, décide de publier le fruit de sa relation dans un ouvrage, avec l'intention de chambouler tout un pan de la psychiatrie, dominée par les anglo-saxons. C'est exactement l'histoire rapportée dans ce roman : celle d'un psychiatre prudent et d'un patient affabulateur.

L'histoire ne s'arrête pas là. En effet, après la publication de son livre, le psychiatre apprend que son patient lui a menti sur toute la ligne. Alors que le médecin doit faire confiance à son patient – sinon comment le soigner, comment le psychiatre peut-il voir son nom et sa crédibilité associés à un mensonge ? C'est là toute la suite de l'histoire du psychiatre, publiée dans 6 volumes différents.

La vie du psychiatre est intrinsèquement liée à celle de son patient, l'une nourrissant l'autre, et inversement. Dans Scherbius (et moi), l'histoire n'est pas simplement deux vies mises en parallèle, les vies s'entrecroisent et s'enrichissent, quand l'une dépérit, l'autre au contraire se fructifie. La frontière entre soignant et soigné devient ténue. Qui est finalement le thérapeute ?
Lien : https://thesaurex.fr/2022/01..
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