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Critique de moravia


Il fait partie des auteurs dont on croise le chemin en de multiples occasions sans jamais les saluer. Pourtant Pierre Benoit est une vieille connaissance.
Dans le grenier de mon grand-père quelques volumes y terminaient leur vie. Des exemplaires couvert de poussière, sans aucun attrait pour un adolescent.
L'auteur était "has been" depuis longtemps.
Son goût pour le maréchal Pétain l'avait mis à la libération sur la touche.
Le livre de poche allait-il lui redonner une seconde jeunesse en publiant (dès le n°1) son roman Koenigsmark ?
Sans doute qu'il a trouvé un lectorat, vieillissant, qui va s'avérer éphémère.
1968 était passé par là, le nouveau roman, Tel Quel et toutes les nouvelles expérimentations qui l'ont plongé encore davantage dans l'oubli.
Pierre Benoit avait acquis l'étiquette d'écrivain pour vieille fille "de bonne famille".
J'avais acheté le n°15 du livre de poche, plus pour la superbe couverture (ah ! le temps bénis où l'on faisait appel à des artistes !) que pour l'intention de le lire. Après un long purgatoire sur mes étagères, c'est une critique sur Babelio qui a remis Pierre Benoit dans mon actualité.
Le jour est arrivé enfin. Je viens de lire "Melle de la Ferté".

Jacques vient de mourir. Deux femmes se retrouvent dans l'évocation du défunt : Anne la fiancée délaissée, image de toutes les vertus, Galswinthe l'épouse insouciante, fille d'un gouverneur anglais.
Une sorte de partage dans ce pays des Landes encore sauvage, de la fin des années 1880.
Mais cet amour entre les deux femmes (que l'auteur nous fait entrevoir charnel) va se briser.
Pierre Benoit n'est pas un écrivain d'avant garde (l'Académie française n'accueille pas ce genre), il ne révolutionne pas la forme.
Il est malhabile dans ses dialogues.
Tout est très conventionnel : le monde bourgeois des armateurs Bordelais, celui outre-Atlantique d'un gouverneur anglais.
La rude campagne Landaise où la religion catholique est omnipotente.
La pécheresse (l'anglaise) et le parjure (Jacques) trouvent la mort.
Malgré tous ces défauts (de l'époque sans doute), l'auteur parvient cependant à captiver le lecteur par sa grande maitrise de la narration où son lyrisme peut s'exprimer. Il l'entraine sans effort dans ce récit dont le scénario est, somme toute, fort simple.
Un très bon moment de détente avec ce livre sans prétention, reflet d'une époque révolue.






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