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Critique de Yanoune


Ray Banana cité lumière... Ou la bd quand tu regardes sa date de sortie pour écrire ton avis dessus... bin tu te prends un sacré coup de vieux... de la bd autre siècle, damned, si vieux déjà ?

Pitch :
Heu... mais que fout sa tête sur un tableau d'art moderne, un côté cubiste chelou ?... heu il était descendu vite fait chercher une bouteille de lait, parce que les laitiers sont en grève, et que le lait est primordial pour bien commencer sa journée... et là paf, dans la vitrine d'une galerie d'art, sa tronche... heu... il a pas souvenir d'avoir jamais posé pour quelqu'un ! C'est qui ce peintre qui se permet de peindre sa tronche sans rien lui demander ? Reval Zelantius... un estonien qui vit en France à Paris, connaît pas.... Aurait-il oublié une partie de sa vie ?.... ça le trouble, alors en plus quand le tableau se fait la malle et qu'on lui laisse une lettre, mais c'est étrange on l'appelle Typhon... Heu.. non vraiment... y a un truc, il est un peu perdu, il veut comprendre... Alors ni une ni deux, notre Banana il est comme ça, il saute dans un avion.
Direction Paris, Montmartre, le moulin rouge, les jolies petites françaises et le milieu de l'art.. et puis d'autres trucs bien plus glauques.. vraiment glauques, un sacré sac de noeuds, ou de vipères, ou de … Ray Banana est têtu, il veut connaître le fin mot de l'histoire... et si en plus on assassine dans son sillage, ça en devient même plutôt craintif... Et si on essaye de l'assassiner lui, on monte encore d'un cran... Mais c'est quoi tout ce bordel ?...

Alors j'ai une tendresse particulière pour cette bd, qui certes n'est pas super transcendante, non, soyons un peu objectif.

Il n'empêche j'aime beaucoup, déjà c'est de la ligne claire pure et dure... ça amène un côté désuet et suranné qui s'accorde particulièrement bien avec la période ( les années soixante) et avec le genre, du policier.
En même temps définir l'époque où se passe l'histoire n'est pas si aisé... si tout fait furieusement penser aux années soixante, il y a ça et là des petits détails qui font douter, saurez-vous les trouver ?( meuh non je me la fait pas à où est Charlie ^^) ... amusant de voir aussi comment Benoit a réussi à faire entendre et à faire passer les problèmes linguistiques de Banana, c'était important pour lui, et je trouve que c'est bien.. tant d'autres font fi de ce genre de trucs ( tout le monde se comprend malgré le fait que personne, (si on réfléchit deux secondes) ne parle la même langue, ce genre de truc m'agace hautement, là non... )

Oui j'aime beaucoup le boulot de Ted Benoit, ses couleurs saturées, lumineuses. Il maîtrise son trait, une construction de planche hyper classique, mais que j'aime. Des explications aussi, beaucoup pas mal, il y a beaucoup de texte, même des articles de journaux, cette façon de faire classique où l'on explique plus par le texte en utilisant différents ressorts (article, extrait de livre, dialogue), que par le dessin...
Non vraiment de la bd à l'ancienne.
D'ailleurs pour dire Benoit a aussi travaillé sur la série des Blake et Mortimer, il a fait deux albums, donc ouais classique, super classique.
Un classicisme qui me ramène à l'enfance ( j'ai d'ailleurs lu cette bd gamine, elle date de 1986 quand même), même si là le sujet est glauque, et qu'il y a des morts.

Ensuite j'ai une tendresse particulière parce que ça se passe chez moi, à Montmartre, et que je reconnais tout... je reconnais chaque rue, je reconnais les lieux, les bâtiments ( même si je parle d'un temps que les moins de vingt-ans ne peuvent pas connaître... enfin vous voyez le topo...). Niveau architecture d'ailleurs Benoit est vraiment bon, cette impression, ce réalisme à bien des niveaux voiture, paysage ville, vêtements, mais qui quelque part fait carton pâte, et ça c'est le truc étrange de la ligne claire, la ligne claire ça fait carton pâte, propre lisse, nickel, même si ce qu'on lit au final biiiin non... J'adore ce décalage.

Alors certes, la fin est un peu comment dire... c'est paaaaaas.... ça va un peu vite quoi, un peu sur les chapeaux de roue, ou eaux de boudin, et capilotractage, un peu aussi, c'est qu'il y en a du monde qui gravite autour de Zélantius, qui l'utilise pour une raisons ou pour une autre....
Un côté à la Agatha Christie aussi, ou on explique bien tous les tenants et les aboutissants comme pourrait le faire un Poirot, une Marple...
Pas vraiment grave, c'est une tite bd, comme ça en passant, un moment de détente, un passé enfuit, disparu...

Dans mes pérégrinations j'ai jamais trouvé le tome 1, j'aimerais bien... ni la suite d'ailleurs, va peut-être falloir que je me penche sur le sujet...^^
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