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Critique de de


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05 janvier 2012
Il s'agit d'un recueil de textes parus dans différentes revues. Certains textes reviennent sur des thématiques développées dans d'autres ouvrages de l'auteur. Leur intérêt est varié mais répondra probablement à beaucoup de questionnement de lectrices et de lecteurs.

Pour les plus « théoriques » d'entre eux, une nouvelle illustration de la puissance de critique et d'analyse d'un marxisme ouvert.

Compte tenu de la nature de cet ouvrage, il ne me semble pas nécessaire d'indiquer les divergences ou désaccords. Je ne citerai, comme invitation à lire puis à discuter, et de façon très subjective, qu'un certain nombre de thèmes abordés.

Dès l'introduction, l'auteur nous rappelle que la logique intrinsèque du système capitaliste est « irréductible aux excès et aux abus d'un libéralisme débridé. »

Contre les linéarités, les conceptions économistes, Daniel Bensaïd réfléchit sur le temps, ses ruptures, ses discordances. Il nous incite à penser le présent, à « comprendre son inactualité apparente comme le signe d'une routine brisée, d'une fracture d'où peut surgir du possible. »

Tout en rappelant que « Les sociétés ont toujours été traversées d'une multiplicité de contradictions et de conflits (de classe, de sexe, de générations, de régions) et les classes elles-mêmes n'ont jamais été des blocs homogènes et monolithiques. Elles sont divisées, différenciées. Leur unification ne va jamais de soi. » l'auteur revient sur des stratégies du siècle passé, des impasses, des évolutions douloureuses comme en Italie et au Brésil, pour souligner le rôle de la politique, des hypothèses stratégiques pour agir et se transformer et transformer le monde.

« le temps stratégique est plein de noeuds et de ventres, d'accélérations soudaines et d'éprouvants ralentissements, de bonds en avant et de bonds en arrière, de syncopes et de contretemps. Les aiguilles de son cadran ne tournent pas toujours dans le même sens. C'est le temps brisé, scandé de crises, d'instants propices à saisir… sans quoi la décision n'aurait plus de sens. »

« Seuls les historiens du fait accompli et les politiciens fatalistes prétendent que ce qui est effectivement advenu pouvait seul advenir. Amputant le réel de ses multiples possibles, ils privent la politique même de toute dimension stratégique, la réduisant au mieux à une tâche pédagogique, et le plus souvent, à un accompagnement gestionnaire impuissant du cours naturel des choses, comme si l'histoire était un long fleuve tranquille coulant, à quelques retards regrettables prêts, dans le sens d 'un progrès inéluctable. »

Comme le rappelle l'auteur,en utilisant les vocables d'Ernst Bloch, le principe espérance n'est pas un rêve creux mais : « du possible, non comme certitude, mais comme tache ; non comme promesse, mais comme virtualité. »

Une belle invitation à participer au penser agir de la nouvelle période.

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