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Critique de lbvander2


Dans La Tenda rouge de Bologne, John Berger raconte l'histoire de John qui part à la recherche d'Edgar. « Edgar était le frère le plus âgé de mon père, né dans les années quatre-vingts du dix-neuvième siècle. » Un oncle. Un oncle dont « la passion principale consistait à écrire (et recevoir) des lettres ». Un passionné. « Sur la table de toilette, il y avait toujours un carnet de timbres. » Quelqu'un qui « croyait que le meilleur était à venir. » Quelqu'un qui aimait aussi beaucoup lire : il avait trois cartes de la même bibliothèque « afin de pouvoir à tout moment emprunter au moins une douzaine de livres » qu'il transportait sur le porte-bagage de sa bicyclette. Quelqu'un qui voyageait – à une époque où le tourisme n'existait pas encore. « Il pensait que voyager ouvrait grand l'esprit. » Quelqu'un qui écrivait sur « une machine à écrire sur laquelle il tapait avec deux doigts ses lettres et ses pensées. »
« Plus tard il fut fasciné par la ville de Bologne. »
Bologne, la ville rouge. « Je n'ai jamais vu un rouge comme celui de Bologne. »
On ne s'étonnera donc pas qu'Edgar ait fini par intéresser John. Qui, après quelques pages chargées de nous décrire le personnage, se rend sur ce lieu magique. Et le passé devient le présent.
« Je suis assis sur ces marches. »
A Bologne, John Berger s'adonne à une sorte de voyage immobile, hume, regarde, écoute la ville. Les arcades permettent de marcher « sans que jamais l'on soit tributaire du ciel. » Et les fenêtres ont toutes des stores de la même couleur : rouge. « On les appelle tende. le rouge n'est pas un rouge argile, ni un terracotta, c'est un rouge teinturier. » Il visite quelques échoppes, il retombe dans les souvenirs.
« Allongé sur la marche, je garde les yeux clos. »
Ce livre est un récit-promenade, une flânerie dans le présent, une méditation sur le passé, la mémoire, le temps. Il est composé d'une centaine de séquences : les unes font une page, les autres une ligne. le tout est agrémenté de dessins épurés, offre un instant de lecture de pure poésie.
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