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Critique de Mikasabouquine


« Clap, clip, clap, petite pluie d'avril
Tombe du ciel en jolis diamants.
Clap, clip, clap, petite pluie d'avril
Ta mélodie est un enchantement,
Enchantement, enchantement »...


À tous ceux qui se laissent bercer par ces paroles de Disney.
À tous ceux qui aiment la pluie.
À ceux qui aiment la sentir glisser sur leur peau.
À ceux qui aiment écouter sa rythmique.
À ceux qui aiment sentir l'odeur de la terre quand elle y pénètre.
À vous.
Tous.
Ceci n'est pas un canular.
Ceci n'est pas un exercice.
Et ceci n'est pas un enchantement mais un avertissement :
« C'est dans la pluie »…


« C'est dans la pluie », « Ne pleure pas », « Réfléchis ». Voici les trois phrases conductrices de Ruby notre protagoniste principal.
« The rain » est un scénario catastrophe. La pluie devient mortelle pour nous humain. Et pour ceux qui ont encore un peu d'espoir sachez que ce n'est pas sans douleur. La mort est rapide, foudroyante, elle vous happe en quelques heures (au plus long), certes. Mais pendant vos derniers instants la faucheuse prend un malin plaisir à vous torturer. Sans pitié.
Le lecteur a droit à des descriptions assez dégueu, il faut bien l'avouer. Je ne vous donne pas de détails, Ruby le fait assez bien.
Entre horreur, post-apocalyptique et science-fiction, Virginia Bergin propose une histoire crédible dans son atrocité (Et oui… pourquoi pas…?). J'ai trouvé le tout plutôt bien équilibré. Ceux qui aiment les détails peu ragoûtants seront servi, mais ces passages descriptifs d'horreur ne sont pas non plus omniprésents afin de ne pas écoeurer les non-fans du genre horreur.
Le côté post-apocalyptique est plausible dans son ensemble et révèle bien évidemment une humanité (ou plutôt une non-humanité) violente, destructrice et égoïste dans de telles conditions. En somme, tout ce qu'il peut ressortir de pire dans l'être humain.
Quant à la part de science-fiction, elle est minime mais néanmoins essentielle. Elle comblera les adeptes sans pour autant rebuter les autres.
Comme je vous le disais, un mélange bien équilibré afin de combler un maximum de lecteurs. Et de fait, un tout bien exécuté.
Petit défaut, même si j'ai trouvé l'ensemble crédible, on a tellement dans la tête la voix de Simon qui dit à Ruby de réfléchir que nous aussi en tant que lecteur on réfléchit. Et comme Ruby, elle, ne pensa à RIEN (c'est une catastrophe cette fille !) on réfléchit aussi pour elle. Seulement du coup, j'ai constaté quelques toutes petites incohérences (qui n'en sont peut-être pas) mais n'empêche qu'on se pose la question (tout du moins moi) en tant que lecteur. Notamment le passage du cailloux…


J'ai eu un tout petit peu de mal avec Ruby au début de l'ouvrage car j'ai trouvé que l'on sentait à travers l'écriture de l'auteure que c'était une adulte qui faisait parler une adolescente. Et puis finalement, au fil de ma lecture je n'ai plu eu cette sensation. J'ai été happé par l'histoire et je l'ai dévoré avec une fluidité déconcertante. Au début de ma lecture je ne pensais vraiment pas que j'allais m'attacher à ce personnage. Ruby, c'est un peu une anti-héroïne. Elle ne sauve pas le monde, elle n'est pas débrouillarde et elle est superficielle au possible. Insouciante, irréfléchie, capricieuse, son inconscience fait peur. C'est une ado de quinze ans dans toute sa splendeur avec ses soucis d'ado (maquillage, coiffure, chaussures, vêtements & co). Sauf que Ruby, lorsque la catastrophe arrive, à la différence des autres héros que l'on croise dans les livres, elle n'a pas de déclic. Elle ne percute pas. Instinct de survie 0%. Je pense que ça passe ou ça casse avec le lectorat. C'est un gros risque qu'à pris l'auteure. Avec moi, ça l'a fait. Finalement j'ai aimé le fait de lire quelque chose de différent que des ados supra-chanceux et méga-forts qui sauvent le monde. C'est frais et ça fait du bien ! J'ai été sensible à son humour et j'ai beaucoup aimé l'évolution de son personnage au cours de ma lecture. Elle se « bonifie » avec le temps mais reste elle-même malgré tout. Et ça, c'est génial. De plus, j'ai également apprécié la forme que nous propose l'auteure pour nous raconter son histoire : C'est Ruby qui écrit, c'est une sorte de journal intime. Et dans le cadre post-apocalyptique ce parti pris est plutôt rare.
Même si l'on suit principalement Ruby, les personnages secondaires ne sont pas en reste. Simon m'a beaucoup ému… j'ai été touché de sa relation avec Ruby.
J'ai hâte de revoir Darius Spratt (« le roi de Loserville » d'après Ruby…) ainsi que la jeune attachante et énigmatique Princesse. De même pour l'homme mystérieux dont la rencontre a été fatale… Qui est-il? Quel sera son rôle à jouer plus tard? (Au secours en ce qui le concerne je repense à la scène du seau… je crois que ce passage ne me quittera jamais… Je suis morte de rire à chaque fois que j'y repense… !).


Vous l'aurez compris, j'ai passé un très bon moment de lecture. «The rain» se lit, que dis-je, se dévore très facilement. Et oui, je serai au rendez-vous pour la suite car je veux retrouver les personnages et savoir ce qu'il va se passer. Un roman qui plaira sans aucun doute aux adolescent(e)s et qui a su me captiver en tant qu'adulte !
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