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Critique de K_Sandra


Entre les pages de son dernier roman, Boris Bergmann cristallise la fougue de la jeunesse, le feu de la passion et la pureté des idéaux. le langage charnel du corps inaugure chaque chapitre effervescent, de la main à l'âme.
Les corps insurgés nous emportent à l'équinoxe des évènements de la Rome de la Renaissance au Maroc des années 2000, via le Paris de Mai 68.
Trois corps, trois personnages bouillonnants reliés par l'invisible filigrane où leur destin se répond en écho à travers les évènements gémellaires louvoyants de leurs vies.
Il y a Lorenzo, jeune peintre prodige de la renaissance recueilli sous l'aile du Père Saul. La découverte déterminante de la matière sera une révélation. Sa passion dévorante l'éveille et le guide vers la recherche absolue de la Beauté. Comme Loth il quitte sa ville sans se retourner. Exilé de l'enfance, il arrive à Rome où il croise la Beauté dans un lupanar. Selon lui elle s'aimante au sacré, c'est sa liberté jouissive. Il transcende la peinture, jusqu'à provoquer, libérer l'éclat dans la culpabilité ténébreuse. Il doit peindre un tableau pour le pape. La beauté tiendra t-elle ses promesses ?
Baptiste, le deuxième personnage est ce jeune lycéen naïf dans le Paris de Mai 68. Issu d'un milieu très bourgeois mais animé par ce désir incandescent, cette rage volcanique de révolution intérieure et sociale. Il « dérive » avec ce désir fiévreux de changer le monde, brûler comme Rimbaud, braver certaines formes d'hypocrisie de la société. La révolte au goulot, l'ivresse de la nuit et ses premiers frissons.
Tahar le troisième personnage, jeune Marocain chassé de sa famille, est contraint de quitter sa ville Mohammedia « afin d'expier sa faute». Son odyssée se scelle par une vie désormais en transit, en quête d'identité, trouver sa place dans ce Paris où il est désormais un réfugié sans papiers. Dans son écueil la violence le cueille.
On est vite ébloui par l'architecture du livre, ce vertige frénétique dont les maux si justes illustrent chaque période phare. La passion incandescente gratte et étincelle entre les pages enflammées avec cet éclat dans l'encre. Les pages se tournent mais ne s'éteignent pas jusqu'au final spectaculaire de Lorenzo (l'artiste mon préféré). Flamboyant, la passion jusqu'au bout... A lire!!!!!
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