AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JulienL0710


Je vais me faire l'avocat du diable, mais je trouve cette étude un tantinet réductrice pour le simple spectateur qui sait ce qu'il est venu voir, c'est-à-dire un simple spectacle. Dès lors que le spectateur entre dans un parc d'attraction, il sait qu'il est dans un monde imaginaire dans lequel chacun joue un rôle. Car c'est ce qu'il recherche en entrant dans un parc. Comme il le fait lorsqu'il regarde un film ou lorsqu'il lit un roman.
La couverture peut nous donner un aperçu de l'objectivité de l'étude. Sur fond bleu roi (couleur de la monarchie, tant décriée par ces historiens) on y voit un chevalier agressif (stéréotypé) sur le point d'attaquer. Dès lors, la thèse est lancée (tel un coup d'épée que le chevalier est sur le point d'infliger… à son lecteur ?) il faudra contredire la vision romancée du concepteur du parc. Tous les coups sont-ils permis ? À n'en pas douté car tout y passe.
Je ne reviens pas sur les différents points développés dans l'ouvrage. Ce que je pourrais reprocher aux historiens est de surfer sur l'énorme succès du parc. Comme ils le rappellent très justement, ce parc accueille plusieurs milliers de visiteurs par an. Si donc ce livre fait parler de lui, alors, les bénéfices engendrés peuvent dépasser largement tous les ouvrages d'histoire que pourraient écrire (avec bien plus d'efforts) chacun de ces historiens. Je n'ai d'ailleurs pas trouver à combien s'élève le nombre de ventes de ce livre dans lequel le spectateur est infantilisé et incapable de faire la part entre le réel et l'imaginaire. J'ose espérer qu'il est moins naïf que ce que cet ouvrage tente de le supposer.
Ce parc peut faire penser à ce que fait, depuis 40 ans aussi, la compagnie Ironman pour les sportifs qui souhaiteraient s'immerger dans la peau d'un grand champion. Tout y fait pour rendre cette expérience la plus crédible possible. Drapeau sur le dossard, médaille, public, podium, photographes, tout y est. Et on y croit ! Or nous savons tous que tout n'est que mise en scène et que nous ne sommes des champions que pour nos proches et que l'exploit que nous avons accompli n'en est pas vraiment un, que nous n'aurons nulle part notre nom sur un quelconque journal.
Il en est de même pour le parc du Puy du fou. le spectateur, quelque soit son niveau d'étude ou sa crédulité en histoire, endosse, en entrant, un habit et évolue dans un univers imaginaire. Cet univers est fait des stéréotypes de notre histoire nationale. Et tant pis cet univers est imparfait car l'objectif n'est pas de donner une leçon d'histoire mais de provoquer l'émerveillement.
En dernière lecture, les auteurs de l'ouvrage proposent eux aussi un parc qui correspondrait à leurs attentes. Puisque leur principale obsession est de relever les moindres erreurs historiques (en effet, Clovis n'a pas connu la caroline) alors rappelons que Suger n'a jamais pu écrire en français (p.166) car ce dernier s'est imposé que bien plus tard. Mais nous ne leur en tiendrons pas rigueur.
Commenter  J’apprécie          62



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}