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Critique de Wyoming


Quel piège, souvent, une première de couverture! Ici une très belle photographie d'une cour intérieure d'immeubles niçois très colorés, prise du sol, ouvrant sur un rectangle de ciel bleu, avec un rayon de soleil venant éclairer des persiennes vert amande. Donc, l'espérance d'un beau voyage à Nice, la magnifique, prestigieuse, la seule très grande ville de France d'où l'on peut contempler les nuances de la mer et les cimes enneigées l'hiver.

Hélas, espérance très vite déçue. Patrick Besson passe en revue, sur un peu moins de deux cents pages, ses épouses, maîtresses d'un soir, d'une après-midi, de quelques mois, au fil des hôtels, des restaurants, des salles de spectacles, des grands magasins.

Bien sûr, son récit nombriliste au possible, égrène ses relations d'écrivain, qui lui ont permis de séjourner à leurs frais au Negresco, ainsi que dans d'autres palaces niçois. Il donne sans honte, lui le "communiste non pratiquant" le prix des chambres et même les numéros de téléphone, se prenant presque pour un guide touristique, alors qu'il n'affirme que ses pitoyables états d'âme.

Ainsi, on découvre qu'il accepte d'être transféré d'un hôtel à l'autre en Rolls, il affirme d'ailleurs que le communisme n'avait pas vocation à détruire les riches mais à supprimer les pauvres... Staline n'avait pas fait le tri en anéantissant des millions de ses compatriotes. Besson n'aime pas écouter les discours des politiques : en cinq lignes, il parvient à citer Estrosi, très volubile, les silences de Staline et "le lassant bavardage hitlérien"! Quel amalgame!

Après la Rolls, avec ses amis, il prend le tram pour aller au stade, mais leur groupe ne paie pas le trajet, sûrement pas tous de bons communistes comme lui. le chauffeur ne dit rien...

Il reste quelques pages sur le cinéma avec de bons films cités; a-t-on besoin de lui pour cela? D'ailleurs, il ne donne pas les numéros de téléphone des différentes salles.

La cathédrale Sainte-Réparate n'est pour lui qu'un arrêt de tram... Normal, l'odeur de l'encens et de la cire des cierges ne véhicule pas les mêmes arômes que ceux des palaces qu'il fréquente.

J'ai recensé quand même une dizaine de petits extraits, notamment à propos de la lecture et de l'écriture, bien rédigés, d'ailleurs ses qualités d'auteur ne sont pas contestables, même s'il dit qu'il écrit pour l'argent, il préférerait lire.

Enfin, on arrive quand même à entrevoir quelques-une des beautés de Nice, en écarquillant bien les yeux.
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