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Critique de lanard


lanard
03 décembre 2015
Les deux récits de cette bande dessinée – bande au sens propre puisqu'il s'agit d'un leporello – suggèrent les influences réciproques d'un géomètre esthète du XIXè siècle sur un peintre de vingtième siècle. Influence réciproque – devrions-nous dire plutôt « par anticipation », comme Pierre Bayard pour le plagiat par anticipation ; Frédéric Bézian a imaginé Oliver Byrne (1810 – 1880) influencé par Piet Mondrian (1872 – 1944) et vice versa par les voies du surnaturel.
Le mathématicien Oliver Byrne fut l'auteur d'une édition des Éléments d'Euclide dans laquelle « des diagrammes en couleurs et symboles sont utilisés au lieu de lettres pour assurer une plus grand facilité d'apprentissage ». Quant à Mondrian, sa froide application à décharner la peinture par réduction drastique à la géométrie de l'angle droit en trois couleurs primaire en a fait une référence scolaire de l'art du début du Xxè siècle. L'un donnait de la chair aux théorèmes d'Euclide pour mettre au jour les beautés de la géométrie ; l'autre désincarna la peinture comme pour en faire l'égale d'une science qu'il se représentait sans doute comme une beauté froide et inaccessible. Car c'est bien de sensualité qu'il s'agit ; libido sciendi et libido (frustrée) tout court vont de pair pour les deux hommes qui sont aussi des amoureux déçus. Ce vice versa crée comme un courant d'art qui circule à l'infini dans le recto verso de cette bande dessinée qu'on aurait pu imprimer sur un ruban de Möbius.
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