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Critique de Torellion


L'inspecteur Siegfried est l'archétype du flic usé et désabusé par le monde qui l'entoure. Comme tous bon flic de roman sur le déclin, il se donne corps et âme à son addiction. Ici la drogue. Non pas pour oublier ces échecs mais bien pour booster ses performances intellectuelles. Car, dans ce monde alternatif, tout le monde dispose d'un implant qui augmente la réalité et les facultés de son porteur.
Siegfried dispose d'un très vieil implant première génération, n'a pas les moyens de s'en procurer un plus récent, et se trouve donc à la traîne, notamment vis-à-vis de son métier. Et, quand un assassin s'en prend à la société qui fabrique les implants, Siegfried sait qu'il s'agit là de sa dernière chance…
Tous les ingrédients du polar cyberpunk se retrouvent dans ce roman : le solitaire marginal, contraint de s'adapter à une évolution technologique rapide et incessante, le flic divorcé, inconnu de son fils, rejeté par ses collègues…. Tout ça sent un peu le réchauffé mais comment se démarquer de nos jours me direz-vous ? Avec le style pardi ! Et là c'est plutôt pas mal pour un début.
L'univers est cohérent, la technologie présente juste ce qu'il faut pour que le lecteur ne se noie pas dès les premières lignes. La construction de la partie polar est impeccable, même si un lecteur habitué du genre devinera sans peine l'issue du roman.
L'aspect politique du roman, une Suisse raciste, repliée sur elle-même opposant au sein même de sa population les implantés (censés représentés l'élite) et les indigènes (ce qui refusent l'implantation) ne sert pas seulement à créer le fond du tableau, mais alimente bien la trame du roman.
Ce polar, dans la veine d'un Minority report, est très intéressant. Pour un premier essai, c'est déjà un bon roman. Attendons un peu et nous devrions nous prendre une belle claque d'ici quelques années.
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