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Critique de latina


« Ces vieux romans mystérieux où, derrière la porte d'une maison, s'ouvre un univers où rien n'est ce que l'on croit, le temps bascule, les personnages sont enchainés par de sombres secrets... »

Eh bien nous y sommes ! Ce n'est pas un vieux roman, mais bien une histoire imaginée par Véronique Biefnot : Lucie, une étudiante en lettres peu sûre d'elle, peu sociable, lâchée par ses parents dans la grande ville universitaire nous emmène « Place de la montagne aux Ombres », où elle fera la connaissance d'un vieil herboriste mystérieux, ainsi que d'une dame non moins âgée, tout aussi énigmatique. La maison qui les lie accueillera pour un temps la jeune fille, mais déchainera dès lors des forces obscures. Celles-ci interviendront petit à petit, au fur et à mesure d'une ambiance de plus en plus oppressante, mêlant un recueil très ancien des « Fleurs du Mal » s'ouvrant à point nommé sur certains poèmes, des chutes de corneilles, un renard au coin d'un buisson, et surtout un grand chien noir au regard doré. Le passé n'est pas si lointain, finalement...
« Ne vous fiez pas aux apparences, il y a, autour de nous, tant de choses que nous ne voyons pas et qui sont là, pourtant, qui sont là... »
J'ai beaucoup aimé me perdre dans les ténébreux méandres de cette place hors du temps et de cette maison ancienne ; une atmosphère étrange sourd comme une blessure, à toutes les pages. La modernité s'y heurte, est refoulée. L'amour et le mal s'en mêlent, ou s'emmêlent.
Atmosphère délétère et attirante malgré tout. Poésie. Obscurité. Amours contrariées. Ecroulement.

Et puis nous voilà au 2e roman relié au premier, dans le même volume, écrit par Francis Dannemark, cette fois.
20 ans plus tard, automne 2000. Nous suivons Maud, l'amie de Lucie, qui a été témoin du drame auquel cette dernière a pris part en 1980.
Maud la vive est devenue l'ombre d'elle-même. Blessée par la vie, elle n'en peut plus. C'est alors qu'un chien noir au regard doré apparait, accompagné d'un homme bon appelé « La Brume ».
Le passé ressurgit et les liens s'opèrent peu à peu.
« Comme elles sont tenaces, les ombres, et profondes, les fêlures... »
La modernité y a sa place, mais aussi toutes sortes d'évènements qui, à vrai dire, m'ont perdue. Beaucoup (trop ?) de choses se passent, beaucoup d'indices parsèment ce deuxième volet, qui m'ont déconcertée et par là-même déconcentrée. J'ai donc été un peu déçue de ne pas retrouver l'atmosphère subtile qui m'avait conquise.

« Place des Ombres, après la brume » plaira sans doute à des adolescents attirés par l'ombre, aimant être déstabilisés, cherchant la peur et l'équivoque. Ils chavireront très certainement avec les différents protagonistes. Leur univers basculera le temps de la lecture, et c'est avec soulagement qu'ils émergeront de cette émanation malsaine où tout ce qui fuit, tout ce qui gémit prend lentement possession du lecteur.
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