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Critique de OuvrezLesGuillemets


« Par une douce matinée lumineuse de la fin août, Edda s'enfuit de son domicile en abandonnant son petit garçon âgé de trois jours, endormi dans son berceau. »

D'emblée, Sigridur Hagalin Björnsdottir positionne son récit dans un drame familial : la disparition d'Edda, une jeune femme star des réseaux sociaux, tout juste devenue mère. Son frère Einar se lance à sa recherche, la police n'estimant pas cette disparition inquiétante.
La famille d'Edda et Eidar est plutôt atypique. Nés d'un même père, Örlygur, ils ont été élevés au sein du même foyer par leurs deux mères, Júlía et Ragnheiður. Un arrangement plutôt étrange qui interroge maintenant qu'Edda a disparu.

« Nos mères étaient le nombril du monde, elles étaient le centre de gravité de nos existences, omniscientes et omnipotentes. Nous tournions autour d'elles comme deux satellites et, quelque part à la périphérie se trouvait notre père, ce soleil radieux pesant comme un trou noir, venu d'une autre galaxie. »

Le récit va alterner les points de vue des différents membres de la famille entre passé et présent, une narration assez classique dans les romans mêlant enquête et secrets de famille.
L'autrice y ajoute une dimension supplémentaire et originale en développant son intrigue autour de la lecture et de l'écriture. Edda et Eidar ont quasiment le même âge, ils ont grandi ensemble dans une relation très fusionnelle. Mais si Edda apprend très rapidement à lire et passe ensuite son temps dans les bouquins, négligeant ses relations aux autres, Eidar lui est dyslexique et rencontre de grandes difficultés dans son apprentissage de la lecture. L'enquête d'Eidar va le mener à s'interroger, la rupture brutale de sa soeur avec la lecture quelques années auparavant peut-elle être à l'origine de sa disparition soudaine ?

« Ce sont justement les expéditions vouées à l'échec qui font les meilleurs récits. le héros doit franchir un certain nombre d'obstacles, se libérer des griffes d'un monstre, il va de Charybde en Scylla. Il apprend au fil des épreuves, mûrit pendant son voyage et guide le lecteur pas à pas derrière lui. »

Ce fil narratif autour de la lecture m'a séduit et donne au récit une impulsion intéressante, très encourageante pour la suite de l'enquête.
Malheureusement arrivée au milieu du roman, plusieurs points m'ont perturbé et m'ont fait décrocher de l'histoire.
Tout d'abord, d'improbables coïncidences et coups de chance permettent à Eidar de progresser rapidement et sans grande difficulté dans une enquête qui perd alors en crédibilité et en souffle.
De plus l'histoire part ensuite sur des thématiques un peu trop tirées par les cheveux et qui semblent quelque peu éloignées de l'objectif initial du récit. Cette complexification de l'intrigue a aussi un effet direct sur les personnages qui perdent en émotion et en intensité.
Dommage que la conclusion ne soit pas à la hauteur de l'intérêt suscité par le début prometteur du roman.
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