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Critique de Pois0n


Une héroïne libraire, c'est bien, mais une héroïne libraire accro au point de les acheter par dizaines de kilos (plusieurs fois par semaine) et de ne plus savoir où les mettre chez elle, c'est encore mieux.
C'est un fait, jamais je ne m'étais senti aussi proche d'un personnage de roman auparavant. Et les habitudes d'achat de Sarah ne sont que la partie émergée de l'iceberg : ajoutez à ça sa timidité maladive et ses rougissements intempestifs, et vous obtenez une héroïne aussi crédible que proche de vous. Alors oui, Sarah semble parfois un peu gourde... mais ô combien ses déboires semblent familiers !
Enfin, jusqu'à un certain point, parce que je n'ai jamais eu de star du cinéma dans mon salon. Et en un sens, c'est tant mieux, parce que Maxime, je n'en voudrais franchement pas.

Pourtant, d'habitude, les bad boys torturés, c'est un type de personnage auquel j'accroche bien. Mais avec lui, rien à faire, ça n'est pas passé. On peut avoir de gros problèmes de gestion de la colère sans pour autant passer à tabac le premier venu. On peut avoir une enfance un peu, voire carrément merdique sans pour autant en arriver là. On peut avoir une bonne raison de n'avoir pas envie de se retrouver dans la librairie de Sarah à Trifouillis-les-Oies (pardon, Chateaurenard) sans pour autant se comporter comme un ours mal élevé. Puis au final, Maxime, on ne sait pas trop à quoi il ressemble, contrairement à son tatouage longuement décrit en long, en large et en travers. Pas plus que les autres protagonistes, d'ailleurs. Emily Blaine met davantage l'accent sur leurs faits et gestes, même si on ne voit, finalement, pas beaucoup la plupart d'entre eux. Néanmoins, ils sont là, et sans eux, Sarah et Maxime ne s'en sortiraient clairement pas. Outre la romance évidemment très présente, La librairie des rêves suspendus est aussi une ode à l'amitié inconditionnelle et à la gentillesse, le genre de bouquin qui redonne un peu foi en l'être humain. En tout cas, l'aspect « petit village » est bien présent et c'est une réussite ! On appréciera aussi la préparation de la pièce de théâtre, qui, loin de n'être qu'un élément du décor, constitue la seule véritable intrigue secondaire du livre, avec des mentions régulières aux répétitions et aux problèmes des acteurs. C'est frais et bien intégré au reste !

Et pourtant, jusqu'à la moitié environ, s'il s'agit d'un bouquin certes sympa, il faut reconnaître que c'est surtout Sarah porte l'histoire à bout de bras, avec son amour des livres et des références constantes qui parleront bien à la communauté littéraire, comme ceux rangés par couleur de couverture pour les cas où l'on se souvient de celle-ci mais pas du titre. Bonne nouvelle, la relation entre Sarah et Maxime progresse de façon naturelle. Pas de coup de foudre ici : merci Madame Blaine ! Toutefois, en dehors de ça, force est d'avouer que la lecture est tranquille. Tout avance sur des rails, sans surprise ni détour. Il faut attendre le dernier tiers pour que le récit prenne un ton plus sérieux et plus inattendu, et si le « secret » de Maxime ne valait finalement pas tout ce foin, il a le mérite d'être original et d'évoquer une situation plus banale qu'il n'y paraît, mais dont on parle pourtant peu. Et ce, sans tomber dans le pathos.

Avec une conclusion certes peu réaliste mais digne d'un conte de fées, finalement plutôt raccord avec la façon dont Maxime atterrit chez Sarah, l'autrice termine même son récit de la meilleure façon possible. Alors certes, La librairie des rêves suspendus n'a pas été le coup de coeur attendu (mais Sarah, si !!!), du moins pour cette première lecture. Mais nul doute que j'y reviendrai avec plaisir, pour retrouver l'ambiance tranquille de Chateaurenard, Sarah, Anita, Damien et les autres. En fin de compte, peu importe que tout ça manque un peu de rebondissements et ne révolutionne pas la romance ; on passe un bon moment et on en ressort le sourire aux lèvres, et ça, c'est précisément le but !
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