AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Shaynning


Dans la même lignée que "Chehad", cet album jeunesse nous présente une jeune fille immigrante qui amorce sa scolarité.

Alors que Kayoosh amorce sa première journée à l'école, les élèves trouvent cette nouvelle élève bien étrange, différente et quel prénom bizarre! "Caillou", ce n'est pas un nom ça! Et comme elle ne parle pas leur langue, difficile de lui soutirer quelques informations. Puis, lors du cours d'éducation physique, Kayoosh ( de son vrai nom) aperçoit un piano dans le coin de la salle. La voyant l'approcher, les autres élèves, qui n'ont pas le droit de le toucher, pense qu'elle se fera gronder par l'enseignante. Mais Kayoosh tire des touches une musique magnifique, exotique et peuplée des saveurs et de la culture du Moyen-Orient. Lorsque la professeure intervient, à la grande surprise des élèves, celle-ci applaudie, ayant reconnu l'air de Shéhérazad, princesse des "Mille et une nuits". Elle introduit ensuite la petite irakienne auprès de ses nouveaux camarades. Cette fois, c'est avec une certaine fascination qu'ils observent Kayoosh.

On peut difficilement imaginer à quel point ce doit être déconcertant pour un enfant de changer de pays et de devoir en plus gérer l'intégration scolaire, surtout quand il y a la barrière de la langue. Il est donc fort agréable de voir ce sujet fleurir dans les livres jeunesse pour mettre en lumière le point de vue de ces jeunes déracinés. Ici, nous avons une petite irakienne, qui visiblement ignore comment entrer en interaction avec ses étranges camarades et la réciproque est vraie.

On voit aussi à quelle vitesse les enfants s'enfoncent dans les a priori et les préjugés et que cette spirale se nourrie des commentaires des uns et des autres. C'est bien là l'enjeu: Kayoosh est seule contre tout un groupe. Heureusement, le professeur sert de médiateur en introduisant officiellement la jeune fille et en valorisant ses acquis en musique.

Cette histoire est certes courte,car il s'agit du court moment entre la cours de récréation et le premier cours, mais les premiers contacts et impressions sont justement très importants. Les enfants nourrissaient des questions sur leur nouvelle camarade, il est donc important de fournir des réponses comme l'a fait le professeur.

J'aime le fait que Kayoosh sache faire du piano et ait eu la chance de s'en servir pour casser la glace, tout en partageant un pan de sa culture. On retrouve justement les personnages et décors de Shehérazade en extension du piano, comme si la musique révélait son histoire. Les couleurs sont très agréables à l'oeil et les personnages mignons.

Un petit détail m'a amusé: les étudiants riaient de son prénom "Caillou", mais de mon point de vue, leurs noms étaient justement tout aussi "drôles" tels que Théophraste, ou Isaure, ou Danaé, etc. Comme quoi on peut être toujours avoir un nom qui sonne étrange aux oreilles des autres.

Un bel album pour aborder l'intégration des étudiants immigrants, les préjugés et le partage culturel.

**Dans la même optique, je vous conseille le livre évoqué plus haut: "Une courtepointe pour Chehab"par Caroline Auger et Jean-Luc Trudel
aux éditions Bayard Canada.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}