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Critique de Allantvers


A défaut d'être non identifié car c'est bien d'un roman qu'il s'agit avec un récit, un contexte, un sujet et des personnages, "l'inauguration des ruines" est un objet littéraire plutôt original dans son style, sa charpente et la diversité des thèmes qu'il aborde.

Certes, on y narre sur quatre générations l'avènement, le développement puis la chute d'un empire industriel puissamment attaché à la ville de Neaulieu (no where, en gros) depuis la fin du XIXè siècle jusqu'à nos jours.

Du patriarche fondateur Loïc le Bries, l'entrepreneur qui vient bousculer la caste établie de la ville en construisant les bases de l'édifice à coup d'intuitions et de velléités d'élever "ses" masses travailleuses, à son successeur de neveu, amateur d'art et de sa propre grandeur, gestionnaire dans l'âme qui organisera l'intégration verticale du groupe.
Une consolidation que son fils consolidera par un développement horizontal de l'affaire, avant que le dernier avatar de la lignée, adepte de flux et d'immatérialité, ne conduise l'empire à l'effondrement.

On y parle donc bien d'économie, d'industrie, d'histoire sociale du XXè siècle, mais pas que de cela, loin de là!

Même si quelques chiffres et notions économiques sont bien présentes dans l'ossature de la narration, c'est essentiellement par la pierre, la construction, l'architecture et leurs relations à l'urnaisme de la ville de Neaulieu que cette épopée industrielle nous est racontée.

Le Travital, monument du Travail et du Capital édifié par le fondateur et réinterprété par ses successeurs, en est le symbole : tous les membres de cette lignée, personnages qui haut en couleur, qui miasmeux vélléitaire, qui dévoré d'ambition, ont en effet tous a coeur de construire et laisser par la pierre ou par l'art, leur trace personnelle dans l'histoire.

Mais ce n'est encore pas tout : ce roman protéiforme qui ne craint pas de sortir des codes convenus (un patron qui pète; un auteur qui s'adresse au lecteur,...), emmêle dans le récit extraits de livres et de journaux, et poésie.

Une poésie qui marque de bout en bout ce récit enlevé et au final, éminemment sympathique.

A découvrir!


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