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Critique de Sachenka


« J'ai possédé une ferme en Afrique au pied du Ngong. » (p. 7) Ces mots, les premiers du roman La ferme africaine, me paraissait être le début d'une épopée extraordinaire. Et ils constituent effectivement le commencement de ce récit autobiographique. Il ne s'agit pas d'un roman à proprement parler mais plutôt d'une collection de courts souvenirs. La nuance n'est pas très importante, à moins que le lecteur n'ait vu son adaptation cinématographique et s'attende à une intrigue amoureuse dans un paysage exotique.

Au fil des pages, la baronne Karen von Blixen déballe tranquillement ses souvenirs, ses impressions de ses années de jeunesse au Kenya, où elle possédait une exploitaiton agricole avec son mari (presque totalement absent du roman). Tout y passe : description invivante des lieux, des montagnes, de l'horizon et de ses jolis paysages. Des gens aussi, les Kikuyus, les Masaïs, les Somalis, les Swahilis, chacun avec sa culture et ses coutumes, sans oublier les administrateurs coloniaux anglais et tous les aventuriers, de passages ou non. Malheureusement, beaucoup disparaissent peu de temps après leur introduction, à peine le temps d'un chapitre. Dans tous les cas, à travers ces portraits, le quotidien, on en apprend davantage sur la culture du café, les aléas de la vie, les anecdotes concernant les employés de la ferme, mines d'une multitude de mini-chocs culturels. Certains sont enrichissants, la plupart sont cocasses.

L'auteure, à travers ses descriptions, réussit à faire évoquer l'Afrique sous nos yeux. Visiblement, elle a aimé cette terre belle et riche, et elle parvient à la faire aimer de ses lecteurs. Toutefois, elle n'est pas la plus habile conteuse. Ses courts chapitres sont bien écrits mais ils manquent d'unité les uns avec les autres, forment des histoires en vase clos. Aussi, ils manquent de transition, ne permettant pas une évolution naturelle. La protagoniste est la même du début à la fin… ou presque. Chaque chapitre peut se lire séparément jusqu'à ce que la baronne, ruinée, doive vendre sa ferme et rentrer en Europe. Vers la même époque, il y a cet accident d'avion… Je ne veux trop dévoiler de pans de l'histoire. Il suffit de dire que cette partie est la seule où j'ai connecté réellement avec Blixen. J'étais nostalgique, triste avec elle. Enfin !

Bref, j'ai aimé la ferme africaine pour l'émerveillement que le roman a suscité en moi, je trainerai ces images longtemps. Que ce soit les paysages ou l'idée de ces lions qui gardent une tombe. Malheureusement, je suis un peu resté sur ma faim, les multiples historiettes peu mémorables s'étioleront avec le temps…
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