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Critique de popie21


En 2012, une jeune américaine de Boston décide d'effectuer des recherches sur sa famille après la découverte dans un journal de la photo d'une déportée arménienne portant le même nom de famille que ses grands-parents.

C'est un très beau roman plein d'émotions que nous offre Chris Bohjalian. Lui dont les grands-parents sont Arméniens a fait un énorme travail de recherche et de mémoire pour nous donner un bref aperçu du génocide arménien de 1915/1916.
En effet en 1915, sous couvert du conflit opposant l'empire ottoman aux alliés durant la première guerre mondiale, de nombreux Arméniens seront déportés, officiellement pour cause de collaboration avec la Russie mais, en réalité pour être exterminés.
À travers une fiction romanesque, l'auteur nous décrit le cauchemar des déportés. Femmes et enfants sont d'abord "parqués" à Alep après une longue marche depuis leur village où les hommes ont été massacrés, puis de nouveau déplacés dans un camp au milieu du désert de Deir ez-Zor. Affamés, violés, torturés, ces femmes et ces enfants vont périr lentement sans qu'aucune puissance étrangère ne puisse intervenir malgré les nombreuses alarmes lancées.
En marge de la bataille des Dardanelles et ses tranchées sanglantes (également évoquée par l'auteur), et bien que sa reconnaissance fasse encore débat (pourquoi ?), c'est bien un véritable génocide qui est organisé pour éliminer définitivement les Arméniens de la Turquie. L'auteur nous en donne la preuve - s'il en était besoin - en citant l'ordre donné par le ministre de l'intérieur Talaat Pacha le 16 septembre 1916 :
"À la préfecture d'Alep. Il a été précédemment communiqué que le gouvernement, sur l'ordre du Djemiet, a décidé d'exterminer entièrement tous les Arméniens habitant en Turquie. […] Sans égard pour les femmes, les enfants et les infirmes, quelques tragiques que puissent être les moyens de l'extermination, sans écouter les sentiments de la conscience, il faut mettre fin à leur existence."

Alors même si le style n'est pas dément et que le côté romantico-tragique ne soit pas vraiment ma tasse de thé, c'est un livre à lire pour ceux qui (comme moi) ne sont pas au fait de ce morceau d'Histoire. L'auteur fait preuve de beaucoup de sensibilité et nous permet de prendre conscience que la mort d'un million et demi d'Arméniens ne devrait pas être oubliée.
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