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Critique de paulmaugendre


Un jour un professeur en conclusion d'un développement sur l'ordre avait énoncé : L'ordre, c'est, dans la vie, le meilleur atout !

Il n'en fallait pas plus pour que François Robion, un adolescent de quinze ans, soit ainsi surnommé. Il est désordonné, ne se souvenant jamais où il a pu ranger ses affaires. Mais selon lui, ce sont ses affaires qui déménagent sans le prévenir ! Heureusement que son père avocat ne possède pas les mêmes prédispositions à tout égarer !

Il prépare ses bagages, sous l'oeil vigilent de sa mère, afin de partir en vacances de Pâques, seul, au château de Kermoal, près de Portsall dans le Finistère. Une grande première, d'autant qu'il va rejoindre le château familial en train.

Un château médiéval qui commence à tomber en ruines, avec de nombreuses pièces vides, les meubles et les objets précieux n'ayant pas résisté à la convoitise de l'Occupant lors de la dernière guerre. Seul un vieux couple garde l'édifice, les Jaouen, en compagnie de leur fils adoptif, un petit-neveu nommé Jean-Marc, âgé de trois ans de plus que François.

Jean-Marc, alors qu'il emmène François jusqu'au château à bord de sa vieille 2CV achetée un mois auparavant, confirme que l'édifice est à vendre. Les acheteurs ne se pressent pas car de très nombreuses rénovations sont à prévoir. Mais un promoteur qui désire tout raser afin de vendre en parcelles est sur les rangs. Et Jean-Marc, qui a toujours vécu dans ce château est triste.

Le soir même, Jean-Marc invite François à se rendre dans une pièce de la tour nord, l'opposé où les Jaouen dorment. Il entrouvre la fenêtre et François médusé peut entendre le pas d'un cheval s'avançant tranquillement, le bruit de l'harnachement, un claquement de langue. Mais aucune silhouette, aucune ombre de l'animal, rien ne prouvant sa présence sauf les bruits des déplacements. Ah si, juste l'empreinte d'un sabot.

Le lendemain soir, le même manège continue et les soirs suivants les époux Jaouen sont également invités à écouter, à défaut de voir, ce phénomène. François et Jean-Marc descendent dans le parc et retrouvent un homme couché à terre, probablement assommé. Il possède une statuette représentant un cheval cabré en or. Ils recueillent l'individu mais le lendemain matin celui-ci a disparu.

Un nouveau visiteur se déplaçant ave chauffeur en Bentley se présente afin de visiter le château. Il est Hollandais et entrepreneur en maçonnerie. Il prend des photos et imagine déjà la façon dont il pourrait restaurer l'édifice. de plus il est intéressé par une petite chapelle proche, la chapelle du Pardon, qui possède un passé historique.

Mais François, alias Sans Atout, sent une entourloupe là-dessous, et il va enquêter seul, au péril de sa vie, enfreignant les consignes de sécurité qui veut qu'on ne se déplace pas ainsi en territoire inconnu sans avoir assuré ses arrières.



Un roman destiné aux enfants mais dont l'écriture n'est pas mièvre, et dont le traitement ressemble un peu aux romans adultes que le duo Boileau-Narcejac a écrit durant des décennies, dont D'entre les morts, adapté au cinéma sous le titre Sueur froide par Alfred Hitchcock en 1958 et qui sera réédité sous ce nouveau titre à nombreuses reprises.

La construction de cette intrigue propose d'ailleurs plusieurs lectures, le phénomène cheval qui emmène le lecteur dans une ambiance quelque peu fantastique, la résolution de ce phénomène, et ce qui en dépend, comme une énigme classique, mais également une entrée digne d'un roman d'aventures avec la statuette en or puis la découverte d'un trésor, le tout ponctué d'une réminiscence de la Seconde Guerre Mondiale.

Tout est là pour intriguer et inciter le lecteur à continuer sa lecture jusqu'à plus d'heure, et tant pis pour l'adolescent qui veut à tout prix connaître l'épilogue et oublie de se réveiller le lendemain matin pour aller à l'école.

Car quoi de mieux que lire la nuit, alors qu'aucun bruit ne vient le perturber et le distraire, ressentant d'autant plus l'atmosphère qui imprègne cette histoire.

Le jeune Sans Atout, malgré son surnom, n'est pas un adolescent étourdi. Il réfléchit et sait se débrouiller dans les moments critiques, un peu à la manière de Mac Gyver, avec les moyens du bord. Et surtout il est curieux, ce qui ne veut pas dire qu'il est indiscret. Quoique dans certains moments, ce défaut peut se révéler une qualité.

Mais, ce que n'écrirait sûrement pas de nos jours l'auteur bicéphale, c'est que François, quinze ans, dans le train qui le conduit en Bretagne, fume une cigarette, et que le père Jaouen, sert à table du cidre et même un petit verre d'eau-de-vie. Pour se remettre de ses émotions. Mais ça c'était avant…




Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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