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Critique de saigneurdeguerre


Berlin 1936.

Cela s'agite beaucoup dans la ville de Berlin… Les jeux olympiques approchent. Les SA vont même jusqu'à enlever les panneaux qui stigmatisent les juifs ! C'est-y pas beau, ça ? Mais… Tout le monde ou presque devient nazi… Pas Bernie Gunther qui a quitté ses fonctions de policier à la Criminelle, persuadé que s'il ne s'en allait pas de lui-même, les nazis le mettraient à la porte à grands coups de bottes au cul (oui, mais des bottes bien cirées, tout de même).
Le voilà donc détective privé. Après une soirée de mariage bien arrosée, en sortant de la salle des fêtes, il est invité à rencontrer un avocat qui le conduit chez un monsieur fort riche, Herr Doktor Hermann Six. La fille de ce dernier et son beau-fils sont morts brûlés dans leur maison. Ce n'est pas seulement l'assassin que doit retrouver notre brave inspecteur… Il y a aussi des bijoux de très grande valeur qui ont disparu…

Critique :

J'avais adoré la trilogie berlinoise de Philip Kerr… Alors, la retrouver en BD… Est-ce une bonne ou une mauvaise surprise ? Levons tout de suite le voile pudique sur cette angoissante question ! le choix des auteurs pour un dessin ligne claire nous replonge des décennies en arrière quand ce style était omniprésent dans la bande dessinée franco-belge… Et c'est une magnifique réussite car cela contribue à nous ramener en 1936. Les couleurs dans les tons bruns ou beiges majoritaires participent pleinement à cette ambiance rétro. Les rares couleurs plus vive étant strictement réservées aux robes des jolies femmes.
Quant au scénario, il met parfaitement en place la manière d'enquêter d'un Bernie Gunther, personnage sarcastique qui ne se fait plus guère d'illusions sur le genre humain, légèrement alcoolique, dragueur impénitent, antinazi à une époque où il ne faisait vraiment pas bon l'être. Un homme qui n'a aucune antipathie envers les juifs, sentiment très en vogue à l'époque du petit Adolf… Mais rien pour non plus ! Il se fait que les juifs disparaissent à son époque et que l'essentiel de sa clientèle lui demandant de retrouver ses disparus, ils constituent l'essentiel de son gagne-pain. Hélas, le plus souvent, il n'a que des mauvaises nouvelles à annoncer… Aujourd'hui, nous savons bien pourquoi.
Lorsqu'il démarre son enquête pour Herr Doktor Six, Bernie se rend vite compte que le gendre idéal était un nazillon plus que convaincu, un fanatique, que les disputes étaient KOLOSSALES entre Herr Six et son gendre, que la femme de celui-ci était devenue alcoolique et ne semblait jamais aussi heureuse que lorsque son mari était absent. Ajoutons que le gendre « idéal » avait dans sa poche des boucles d'oreille qui n'appartenaient pas à sa femme.
Qu'ajouter de plus sinon que les fans de l'oeuvre de Philip Kerr ne devraient guère être déçus par cette adaptation que je trouve géniale… Mais vous avez encore le droit de ne pas partager cette opinion… Pour l'instant… Profitez-en… Il se pourrait que cela ne dure plus très longtemps…
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