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Critique de palamede


Le père Lonsonier quitta la France à cause du phylloxera. Lazare son fils n'y revint que pour s'engager dans la Première Guerre mondiale. Après cette guerre, dont il avait mesuré la profonde absurdité, de retour au Chili Lazare lia son destin à Thérèse, une femme folle d'oiseaux. Plus tard le couple donna naissance à une passionnée d'aviation, Margot qui, comme son père vingt-cinq ans avant, rejoignit l'Europe pour s'engager dans la Seconde Guerre mondiale. Puis c'est le fils de Margot qui devint un militant d'extrême gauche pro Allende emprisonné dans les geôles de Pinochet. Tout au long de ce siècle belliqueux la lignée déracinée des Lonsonier devait connaître des moments de clartés et de ténèbres, de grandeurs et de décadence. Mais aussi des périodes où certains furent visités par un mort silencieux capable d'assurer sa descendance.

Racontant ces Français du Chili devenus migrants par la force des choses, et qui sont restés français toute leur vie au point de venir se battre en Europe pour une patrie qui n'était plus la leur, Miguel Bonnefoy relate en partie son histoire familiale. Une histoire terriblement romanesque, peuplée de personnages tous plus extraordinaires et passionnés les uns que les autres. de ces hommes et femmes libres dans leur coeur que leurs choix n'ont pas toujours comblés, mais qui sont allés jusqu'au bout de leurs convictions, Miguel Bonnefoy en merveilleux conteur leur donne une vie et une épaisseur exceptionnelles. Il nous emporte par la force de ses mots, minutieusement choisis, aussi bien dans les remous de l'Histoire que dans leur trajectoire. La beauté singulière de son oeuvre venant sans aucun doute de cet héritage teinté d'une magie prégnante qu'il lui échut.

« ... Ilario Da se leva avec le désir irrépressible de raconter ... Ses premières phrases, composées d'abord pour le distraire, devinrent une source de plaisir, puis une forme de nécessité. À peine eut-il commencé à écrire que la cathédrale de son esprit se peupla de personnages qui y firent irruption comme dans une fête, formant un pays entier de fables et de batailles, qu'il s'essoufflait à enrichir avec une telle euphorie, une telle facilité, qu'il noircissait la page suivante sans avoir fini la précédente. »
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