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Critique de tiben


Dans les yeux de Gustave

« Nous avons besoin d'amour et de fantômes pour espérer traverser cette existence avec force et exaltation »

D'amour et de fantômes, deux mots qui se promènent tout au long du deuxième ouvrage de Thael Boost. le fantôme, c'est le spectre de Gustave Courbet, ce peintre anticonformiste qu'Elle apprécie tant, celui en qui elle se reconnaît. Est-ce son modèle depuis qu'elle l'a rencontrée sur une couverture d'un livre ? L'amour, c'est celui qu'elle voue les yeux fermés à Georges, celui qui lui permet l'émancipation, le rêve et croit elle la liberté.

« Tu t'y soumets en toute liberté, avec la foi des pèlerins envers l'infini. »

Soumettre en toute liberté, est-ce à dire que l'amour rend aveugle ? Ou plus exactement, à l'instar d'un artiste, qu'il faut de nombreux essais, échecs (rupture et réconciliation) pour enfin être libre ? Est-ce accepter d'être qu'un faire-valoir par amour ?
Une question existentielle, une question fondamentale à laquelle Gustave essaie d'apporter sa contribution en regardant la vie d'Elle et de Georges, en comparant les désagréments ou les joies à sa propre oeuvre. Saturation est aussi une ode à la création.

« On confond souvent amour et possession. Cela ne signifie nullement que les deux ne peuvent coexister, ils ne devraient cependant jamais fusionner. Et surtout pas justifier l'une au nom de l'autre. »

Être libre, c'est aimer sans être possédé(e), c'est être capable d'oser saisir sa chance, d'être soi et non celle que l'on veut qu'elle soit. C'est peindre une toile que d'aucuns jugent blasphématoire, c'est s'opposer aux idées reçues, c'est des nuits qui ne sont plus hantées. Et c'est tenir le coup, avancer sans se retourner, sans regretter.
« Même dans une nature morte, le bois est plus vivant que ce que tu traverses durant cette période dans l'ombre de votre relation. »

L'écriture est aérienne, mélodique, poétique, littéraire. Elle dépeint les émotions, les joies et les doutes, elle fait baigner le lecteur dans une atmosphère, une bulle que l'on quitte à contre coeur en refermant l'ouvrage. Chaque chapitre est une contemplation d'une nouvelle oeuvre, des détails que l'on découvre, des indiscrétions sur sa création.

Une playlist musicale, des noms de chapitres Tableaux de Gustave, on n'arrive jamais à Saturation. On apprend, on s'enrichit, on réfléchit. 
N'est-ce pas là trois éléments majeurs de la lecture ? Assurément les ingrédients d'un très bon livre.

Saturation sort le 5 avril.
Rendez-vous chez votre libraire indépendant préféré.
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