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Critique de SophianeLaby


Que penserait Gustave Courbet de notre époque ? Lui, l'anticonformiste, le scandaleux, le sulfureux, celui qui place l'origine du monde là où personne n'ose regarder ? Thael Boost l'imagine, parmi nous et aujourd'hui. “Sans doute aurais-je aimé peindre les visages éreintés des caissières face aux caddies vomissant leur contenu sur les tapis roulants.”

Mort en 1877, il apparaît dans ce livre sous la forme d'un spectre. Il décide, un peu par hasard, un peu par intuition, de s'arrimer à une jeune fille. “J'ai immédiatement su que tu pouvais te revendiquer de ma lignée et j'ai senti la catastrophe qui s'annonçait.” S'il s'adresse à elle dans ce récit, il ne peut qu'observer, fantomatique et impuissant, sa muse tomber amoureuse de George. À mesure que les années passent, l'amour devient passion, excès, abus. Jusqu'à saturation.

En chaque scène il imagine un tableau. Avec un vocabulaire un rien désuet, quelques expressions nouvelles et un brin de prétention pas forcément posthume, il pointe les similitudes - plus que les différences - entre les deux époques. “Une fresque de rue, comment vous appelez ça déjà ? Ah oui, un tag !”

La fréquentation des modernes offre aussi à Gustave un nouveau point de vue sur sa carrière, ses éclats, ses amours, ses regrets - “bon sang, j'aurais dû y penser de mon vivant !” -, son amitié houleuse avec Charles Baudelaire, mais surtout sur ses oeuvres, au rythme d'une toile par chapitre. le roman expose la fougue créatrice qui éclabousse, au-delà du peintre, au-delà de l'art, au-delà de l'au-delà, les âmes passionnées d'aujourd'hui en quête de liberté.
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