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Critique de maripole


Quand Martin, jeune garçon de 7 ans, embarque à bord du Paquebot Corfu en fin d'après-midi du vendredi 2 mai 1952, il est loin de se douter (en est-il même capable ?) que ce voyage va bouleverser sa vie à jamais. Son père Ken étant nommé à HK pour servir sur un navire ravitailleur de la Royal Fleet Auxiliary, il fut décidé que la famille s'expatrierait sur l'Asie.
La traversée jusqu'à Hong Kong prit un mois, avec sept escales, qui furent toutes synonymes d'aventure.
Arrivé à destination, installé dans un hôtel sur la péninsule de Kowloon, le jeune Martin ne tarde pas à se faire à sa nouvelle vie. Il pourrait se comporter comme un jeune enfant expatrié, mais il se lance tout de suite à la découverte de son environnement.
Père absent, mère très ouverte d'esprit , mais peu regardante sur l'emploi du temps de son jeune enfant, Martin se lie d'amitié avec les coolies, les marchands ambulants, les vagabonds, le personnel de l'hôtel. Il maîtrise le Cantonais très rapidement. Il est à l'aise avec son entourage, qui le lui rend bien. (Sa chevelure blonde, porte bonheur pour les chinois, lu ouvre bien des portes!). Les Chinois ont de tout temps été très généreux et patients avec les enfants.

Truffé de références historiques, Martin Booth nous peint dans cet ouvrage un tableau de la culture chinoise au début des années 1950.
Martin Booth a rédigé cette autobiographie au début des années 2000 et l'on serait tenté de se demander comment il a pu retenir tout ce qui a fait son enfance sur Hong Kong. Naturellement, il n'avait pas tenu de journal, même s'il prétend avoir une mémoire efficace, il s'en est référé aux notes et photos prises par sa mère, aussi enthousiaste et passionnée que lui de HK.

Gweilo est l'histoire d'un enfant qui ne semble pas pâtir du manque d'amis de son milieu social, mais qui s'épanouit au contact de figures adultes locales, qui lui témoignent à leur tour respect et affection. Voici une enfance extraordinaire, libre de toute contrainte (l'époque et l'environnement s'y prêtaient peut-être d'avantage que maintenant).
On retiendra l'habilité de l'auteur à nous transporter dans un monde qui n'existe plus, et surtout toute son affection pour cette colonie britannique d'Asie, qui ne le quittera jamais et qui ne quitte jamais toute personne y ayant résidé.

Gweilo commence et se termine par un voyage en bateau le lundi 2 mai 1955, avec le retour sur l'Angleterre. Ce séjour en Europe ne sera que temporaire. La famille Booth fait un retour définitif sur l 'Asie 4 ans plus tard pour le plus grand bonheur de Martin et de sa mère.

Selon Wikipedia, Gweilo est un terme chinois cantonais correspondant aux deux caractères 鬼佬 pour désigner un étranger de race blanche, en particulier ceux de Hong Kong (grande communauté d'expatriés occidentaux).
Le premier des deux caractères chinois composant le terme (鬼) signifie fantôme d'après la couleur de la peau et le second (佬), qui signifie homme, individu.
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