AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sharon


Il est des road trip qui sont totalement ratées, je serai sympa, je n'en parlerai pas. Il en est d'autres qui sont très réussis, et Sa Majesté des fèves en fait partie.
Le personnage principal est un personnage entièrement à part, ne serait-ce que par son métier : il est févier. Il est surtout un févier au chômage, avec une compagne qui ne le comprend pas - j'aurai pu mettre "plus", j'ai un doute qu'elle l'ait jamais comprise. Elle pense qu'il lui suffirait de se "bouger", de retrouver un travail - n'importe lequel - et que tout irait mieux tout de suite. En tout cas, leur couple en a sévèrement pâti, au point qu'il a disparu, complètement. Lolitta a tout de même la prévenance d'avertir Cristalline, soeur aînée de Lucien, que celui-ci ne va pas bien. Cristalline arrive aussitôt, et le livre aurait pu s'arrêter là, n'était l'obstination de la soeur aînée qui a appliqué le précepte suivant : quand on est chassé par la porte, on passe par la fenêtre.

Cristalline est rôdée : protéger son petit frère, cela fait des années qu'elle le fait ! Elle a donc un projet un peu fou, pour ne pas dire complètement fou : faire présenter son frère à la reine d'Angleterre ! Bien sûr, le fils de Cristalline et son caniche sont du voyage. Comme si cela ne suffisait pas, deux autres personnes vont faire la route : une danseuse un peu cabossée par la vie, et un cleptomane presque repenti - mais c'est dur.
Prendre la route avec eux, c'est accepter l'inattendu, accepter de partir avec quelqu'un qui refuse absolument l'ordinaire et le raisonnable - je veux parler de Cristalline, pas de Lucien, de quelqu'un qui donne à son fils tout l'amour que sa propre mère n'a pas su ou pu lui donner. Parce qu'il est avant tout question d'amour dans ce roman, celui que l'on donne, que l'on est prêt à donner, que l'on reçoit, ou que l'on ne reçoit pas, même si l'autre, en face, vous affirme que si, c'est bien de l'amour, même si cela ne ressemble pas du tout à ce que vous, vous appelez de l'amour.
Il est question de famille, aussi, légèrement dysfonctionnelle parfois. de ce que l'on est prêt à faire pour la protéger, pour ne pas peiner l'autre, même s'il peut pour le reprocher. Parfois, heureusement, ce n'est pas aussi lourd. Prenez Maguelonne, la jeune danseuse au prénom au moins aussi rare que celui de Cristalline, n'a pas souvent du manque d'amour de ses parents, elle découvre aujourd'hui l'autre versant de l'enfance de sa mère, par le biais de sa cruelle tante, au prénom si royal (Victoria) qui lui a légué sa maison. On dit que les anglais sont excentriques, alors les anglais d'adoption.
Sa majesté des fèves est un vrai roman feel-good, qui permet, mine de rien, d'aborder des thèmes plus profonds qu'on ne le pensait.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}