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Critique de Sachenka


Serge Bouchard livre ici un vibrant hommage à ses amis Innus, ce peuple autochtone de l'est du Canada. À travers son témoignange, on découvre leur territoire, le Nitassinan, ainsi que leur histoire plusieurs fois millénaire et leur riche culture. Cet hommage est tellement sincère qu'il réussi à nous les faire aimer, à nous donner envie voyager jusque là-bas. Avant d'aller plus loin, je dois admettre que j'étais assez ignorant à ce sujet. Des Amérindiens, je n'avais appris que les Iroquois, les Algonquiens et les Inuits (du moins, en ce qui concerne cette partie du pays). À peine quelques autres noms que je parvenais à sortir d'un tiroir oublié de ma mémoire et que je mélangeais, comme Micmacs, Béothuks, Crees. Donc, le peuple rieur m'a permis de faire le point quant à cette culture qui n'est pourtant qu'à une dizaine d'heures de route de chez moi… C'est avec beaucoup d'enthousiasme que j'ai entrepris et poursuivi la lecture de ce bouquin. Ce n'est pas un roman à proprement parler, mais il témoigne d'une expérience si personnelle et son style est si beau que j'hésite à le qualifier d'ouvrage scientifique (ce qu'il est néanmoins, compte tenu de la rigueur avec laquelle il a été écrit, de la crédibilité et de la variété des sources). C'est en grande partie dû au grand talent de communicateur de Serge Bouchard et à l'aide de sa précieuse collaboratrice Marie-Christine Lévesque. En d'autres mots, il s'agit d'une lecture que je recommande à quiconque intéressé par ce sujet.

L'anthropologue de formation retrace le fil de ses voyages dans le Nord-est du Québec, dans cette région que les Innus appellent le Nitassinan. Sa grande histoire d'amour commence dès le début des années 1970 et chacune de ses rencontres et de ses découvertes (racontées à travers des chapitres courts), devient une occasion de nous faire découvrir un pan de leur histoire et de leur culture. de leur arrivée à nos jours, en passant par les explorations de Cartier et Champlain, les interactions avec les pêcheurs basques, l'arrivée des colons et avec eux les Jésuites. Plusieurs de ces derniers, et d'autres explorateurs, ont consigné dans leurs journaux ou correspondances les impressions laissées par ces Innus. Même à travers le prisme du sentiment de supériorité européenne, on peut comprendre que plusieurs admiraient la dignité et la grandeur de ce peuple libre. Toutefois, Serge Bouchard se devait de raconter aussi les malheurs qui ont accablé les Innus, comme la prise de possession de leurs terres par le gouvernement canadien et de leurs ressources par des compagnies sans scrupules. Sans oublier leur sédentarisation forcée et brutale. Ceci dit, son témoignage est optimiste, les communautés de Nitassinan semblent sur la voie d'une meilleure reconnaissance de leur droit et de leur apport à la société.
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