Toute initiative de former, reformer ou réinventer des super-héros à la française, voire même à l'européenne, attire forcément mon attention. À côté de la Brigade chimérique ou du beaucoup plus récent Fox-Boy, nous retrouvons une nouvelle mouture de
SuperDupont, le super-héros « bien de chez nous » !
Le héros en charentaises, béret et baguette de rigueur se paye un huitième tome où
Marcel Gotlib, co-créateur du personnage en 1972 avec
Jacques Lob, propose à
François Boucq et
Karim Belkrouf de reprendre les rênes de sa création. Reprise oblige, nous assistons à un événement hors du commun : la naissance du fils de
SuperDupont ! Celui-ci a les pouvoirs de son père dès sa première minute et sait particulièrement en faire usage. C'est donc surtout cette façon d'apprivoiser la paternité qu'il va falloir suivre, davantage en tout cas que la toute petite aventure super-héroïque qui nous est proposée par la suite.
L'esprit de
Gotlib est fortement présent dans ce présent, bien heureusement, avec ce qu'il faut d'allusions potaches et de dessins équivoques. Les habitués ne seront donc pas perdus et les chercheurs de scénarios funs bien décalés seront au diapason. le dessin caricature bien sûr certains aspects de la vie quotidienne française, nous sommes d'ailleurs dans un esprit très « années 1970 » au niveau des références culturelles, ménagères notamment, mais cela se laisse agréablement lire quand même.
Bien entendu aussi, les bémols attendus sont présents. Il y a pas mal de coquilles orthographiques pour une bande dessinée, l'avant-première publiée sur lemonde.fr a sûrement été corrigée par la suite. de plus, malheureusement, la fin de ce tome laisse un franc arrière-goût de relâchement. D'ailleurs, pourquoi finir en noir et blanc sans justification ?
SuperDupont renaît de ses cendres grâce à une ficelle scénaristique rigolote, il est intéressant de s'y plonger pour voir une autre manière d'aborder le genre super-héroïque, loin (et c'est agréable) des poncifs désormais bien connus des comics anglo-saxons. Tout n'est pas parfait… comme son héros du coup, car
SuperDupont a quand même des super-préjugés, et c'est comme ça qu'on le reconnaît !