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Critique de myrtigal


La collection Histoire de France par Belin n'est plus à présenter ; collection ambitieuse et d'une exceptionnelle qualité qui s'est donnée pour objectif d'écrire une histoire de France nouvelle, vivante, moderne et surtout réactualisée grâce à une nouvelle génération d'historiens spécialistes et talentueux. Une collection ambitieuse dans le fond donc mais aussi la forme; les ouvrages sont des petits bijoux esthétiques où la richesse iconographique a été mise au centre de la conception. Les illustrations abondantes et de grande qualité donnent au livre une indéniable valeur supplémentaire. (et que dire de la beauté de la couverture, la qualité du toucher et du papier qui sont remarquables et font du livre une pépite que l'on aime à admirer, à toucher et avoir près de soi !)
La collection se compose donc de treize tomes divisés en différentes périodes marquées/signifiées dans le titre par une année de début et une année de fin, allant de 481 jusqu'à 2005. Chaque tome est très dense, faisant en moyenne 500 pages, donc c'est dire le niveau de complétude et d'érudition de la collection. Ils sont souvent considérés comme un excellent outil pour les étudiants néanmoins ce sont ils sont aussi adressés aux passionnés d'histoire qui y trouveront une extraordinaire source de savoirs !

Après avoir lu L'âge d'or capétien, 1180-1328, j'ai donc enchaîné avec ce tome qui est le suivant et qui couvre la période 1328-1453, intitulé le temps de la guerre de cent ans et c'est un titre qui a toute son importance car il ne s'agit pas d'un livre retraçant uniquement la guerre de cent ans mais d'un livre véritablement transversal sur la période. La guerre de cent ans sera en réalité le fil rouge d'un siècle riche de multiples événements et bouleversements. un siècle dense, complexe, à la fois florissant et sombre.

Un siècle qui débute avec la crise dynastique née de l'arrivée au pouvoir de la branche des Valois après à la chute des derniers capétiens directs, crise dans laquelle s'engouffre le roi d'Angleterre en revendiquant le trône (étant le petit-fils de Philippe le Bel) et qui associée à des contestations de suzeraineté, sera à l'origine du conflit ouvert entre la France et l'Angleterre déclenchant le début de la guerre dite de cent ans. Qui est en réalité loin d'être une seule et même longue guerre mais de multiples guerres entrecoupées de multiples temps de paix.
Après avoir débuté par un état de lieux du royaume et présenté les origines du conflit, l'auteur abordera tour à tour : la fiscalité et les réformes de l'impôt rendues nécessaire par la guerre et qui se fera non sans révoltes (jacqueries, marmousets…), les différents bouleversements sociétaux : effondrement démographique, résurgence d'épidémies (la peste), dépression agricole, mais aussi le renouveau et le rayonnement de la vie de cour, les révoltes des princes à l'origine de la guerre civile armagnacs/bourguignons, le grand schisme et l'essor de la dévotion religieuse. L'auteur terminera par le redressement du pays qui après un long siècle de soubresauts verra enfin la lumière au bout du tunnel, militairement et économiquement, quittant peu à peu cette fin moyen-âge moribonde pour se diriger vers une renaissance, et La Renaissance.

Encore une fois l'ouvrage se découpe en plusieurs chapitres, douze précisément, dans lesquels Boris Bove a fait le choix d'un agencement un peu différent des autres tomes, car c'est un découpage moins chronologique que thématique. Ce que j'ai trouvé plutôt très bon car ça permet une compréhension plus globale du siècle et des enjeux spécifiques de chaque pan. Autre bonne idée de Boris Bove, il a fait le choix d'ajouter à chaque fin de chapitre une conclusion. C'est tout bête mais ça apporte beaucoup !
Bien-sûr comme je le répète à chaque tome ce sont des livres d'un certain niveau et si l'on a pas quelques bases (et la passion) son contenu peut paraître ardue. Mais comme le tome précédent, les chapitres peuvent se lire indépendamment les uns des autres donc c'est un livre dans lequel on peut naviguer selon son envie.
De plus, la plume de Boris Bove excessivement plaisante, elle est très fluide et aisée, c'était un plaisir à lire ! L'historien dépoussière une période assez mal connue, ou parfois trop réduite, on en apprend à la fois sur la guerre et sur tous les aspects de la société.

Un mot sur la dernière partie du livre, commune à tous les ouvrages de la collection, et indépendante du contenu mais non moins complémentaire : l'Atelier de l'historien. Formidable idée et atout incontestable de cette collection, chaque auteur y présente l'historiographie des sujets abordés et nous éclaire sur les différentes sources existantes, la façon de les traiter et quels enseignements en tirer. Sorte de recul critique sur l'histoire de l'histoire, Une idée que je trouve excellente et qui montre d'autant plus l'ambition d'excellence de cette collection. (D'ailleurs ici il analysera la figure de Jeanne d'Arc qui a déchaînée bien des passions et bien des récupérations à travers l'histoire !)
Sans parler bien-sûr de l'annexe complète et dense (biographies, glossaire, bibliographies, chronologie, et généalogies etc.)

Bref, encore une fois un ouvrage absolument passionnant, encore un coup de coeur !
Maintenant direction le tome suivant : Les renaissances, 1453-1559 par Philippe Hamon!
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