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Critique de ElBaathory


Pour l'anecdote, ce roman devait faire partie de ma wishlist de Noël mais lorsque j'ai relu son alléchant résumé et à cause – ou grâce – à la limite des stocks disponibles ainsi que du fait de mon impatience légendaire, j'ai décidé de ne pas prendre de risque et de me l'offrir dès maintenant. Sans surprise et une fois lecture faite, je suis plus que content de ne pas avoir attendu et de posséder un tel trésor – synonyme de coup de coeur – dans ma bibliothèque.

Pourtant, lorsque j'ai débuté ma lecture et même si j'ai dès les premiers pages été complètement happé par l'histoire contée avec simplicité par John Boyne, je ne m'attendais pas à ressortir de cette lecture aussi triste que mélancolique et avec le coeur si lourd et piétiné. L'auteur m'a tout simplement fait vibrer et inconsciemment, je me suis totalement attaché aux personnages présentés dans cette oeuvre dans laquelle j'y ai laissé un bout de moi. Il faut bien admettre que ce dernier détient un style accrocheur et totalement pertinent. Sans être des plus singulière, sa plume n'en est pas moins percutante et détient un je ne sais quoi des plus séduisant et émouvant à lire. C'est pourquoi, il m'a été difficile de lâcher ma lecture et de faire mes adieux à Zoïa et Gueorgui, ce couple aussi attachant qu'émouvant à découvrir et dont la vie n'aura pas été de tout repos. J'ai adoré détenir tous les tenants et les aboutissants de cette dernière et étonnamment, j'ai aimé les deux temporalités dévoilés. Quelle ne fût pas ma surprise de découvrir une telle construction et alors que je craignais de ne m'intéresser et de n'accrocher qu'à celle dédiée à la Russie d'antan ainsi qu'à cette autocratie portée par le dernier Tsar, Nicolas II, ce ne fût pas le cas. Finalement et qu'il s'agisse du passé ou du présent, chacune des histoires merveilleusement dessinées m'ont totalement charmé et convaincu. Mieux encore, les deux finissent par s'imbriquer avec une étroitesse et une symbiose remarquable et grandiose. Ainsi, John Boyne maîtrise avec brio et efficacité la construction de son oeuvre qui se dévoile subtile à souhait et d'une finesse louable. C'est pourquoi, je me suis laissé porter par cette dernière et même si j'ai très rapidement découvert la finalité de cette dernière, je suis plus que comblé par celle-ci qui a le mérite de me laisser le coeur lourd, la gorge serrée et les larmes aux yeux.

Bien entendu et bien que basé sur des faits réels, ce roman est davantage une fiction qu'une authentique biographie de l'histoire des Romanov. Pour autant, l'auteur parvient à réaliser une intrigue plausible et palpitante à suivre. Ainsi, de l'arrivée du fermier Gueorgui au palais impérial, à la chute de cette impressionnante famille, j'ai été transporté corps et âmes dans un savoureux et délicieux mélange de réalisme et d'invention dans lequel la limite est si fine qu'elle en devient quasiment invisible. Cet exaltant et grisant sentiment – que j'avais déjà ressenti avec le Journal Secret de Charlotte Brontë de Syrie James – me laisse à chaque fois stupéfait et admiratif du travail de l'auteur et totalement pantelant et bouleversé face à une telle réussite. A tel point que, pour mon plus grand plaisir, j'ai totalement perdu mes repères et je ne savais plus qui disait quoi, qui disait vrai. Ainsi, cette lecture m'a totalement emporté et littéralement subjugué. Je me suis laissé immerger par l'histoire de cette famille qui me passion toujours autant et qui laisse derrière elle bien des mystères dont John Boyne est parvenu à s'inspirer et combler avec simplicité mais non sans efficacité. Sa fiction se dessine et se dévoile presque réelle et authentique et n'a cessé de m'émerveiller. Cet émerveillement est avant tout dû à l'ambiance générale de la Maison des Intentions Particulières ainsi qu'à ses personnages. En effet, l'atmosphère de cette oeuvre se dévoile d'une mélancolie pure et saisissante, à la limite de la tristesse. Tandis que ses personnages se démontrent des plus attachants et des plus empathiques. Malheureusement, je ne peux les détailler davantage pour ne rien dévoiler alors que j'ai tant de choses à en dire. Simplement, j'ai plus qu'adoré les suivre dans leur périple et découvrir, en même temps que ce bon et courageux Gueorgui, l'envers ainsi que les coulisse de cette riche vie impériale. C'est pourquoi qu'il est totalement réducteur de présenter ce roman comme une simple romance du fait qu'il renferme beaucoup plus que que cela. L'auteur décortique et analyse, certes d'une manière brève et succincte, les us et coutumes de la Russie et plus précisément ce que fût la fin de la famille de Nicolas II et du règne des Tsars. Ce dernier offre ainsi un très large aperçu des enjeux politiques de cette époque tout en évoquant aussi tant d'autres sujets comme celui de la guerre et de ses conséquences sur la population ouvrière, par exemple. Cette lecture se dévoile ainsi aussi riche que divertissante à parcourir.

C'est simple et pour vous situer, cette savoureuse lecture, dont je me suis délecté avec entrain et avidité, se situe entre la magnifique adaptation Anastasia et la pertinente biographie de Jean des Cars. John Boyne allie histoire et fiction avec finesse et offre un récit palpitant et poignant, rythmé d'un style efficace et d'une plume mélancolique à souhait qui ne m'aura pas épargné un seul instant. Ainsi, c'est le coeur lourd et serré que j'ai tourné la dernière page de cet incroyable et saisissante lecture.

Cette lecture a été réalisée à l'occasion du Cold Winter Challenge 2021 : Menu Cocooning hivernal – Catégorie Bonhomme en pain d'épices.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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