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Critique de La_Bibliotheque_de_Juju


« Je me souviens qu'un de mes amis m'a dit un jour que nous haïssons ce qui nous effraie en nous-même. »

La semaine dernière, je n'étais pas là. Je n'étais pas moi.

J'étais Cyril Avery, ce petit garçon, puis ce jeune homme, qui se retrouve face à une sombre malédiction, celle de préférer les garçons dans une Irlande où « l'homosexualité n'existe pas ».

A partir de la naissance haute en couleurs de son héros, l'auteur fait, à chaque chapitre, un bond de sept années dans la vie de Cyril Avery pour conter son adolescence, son amitié amoureuse avec le séduisant Julian, sa vie d'adulte, d'exils en retrouvaille, jusqu'à ce dénouement si lumineux, véritablement Beau.

Roman fleuve, habilement mené, le héros nous devient tout de suite familier et on ne peut le quitter aisément. J'étais avec lui, j'étais lui, et je n'en suis pas encore revenu.

Un roman épatant, à la fois saga épique et sociétale, conte tragique, délirant et trajectoire intime, il remue profondément à l'intérieur. Chronique sociale, politique et intime d'un pays catholique et conservateur où la différence n'existe tout bonnement pas.

John Boyne met le doigt là où ça fait mal et j'ai été littéralement happé par sa plume irrévérencieuse et délicieusement ironique. A la fois cynique et d'une tendresse infinie, il dépeint un monde, le notre, pétri d'intolérances. Evidemment sur l'homosexualité, perçue comme une perversité, cette maladie honteuse mais également sur la place des femmes dans cette société machiste et arriérée.

« Ce que vous savez des femmes pourrait être recopié en grands caractères au dos d'un timbre poste et il resterait encore de la place pour le Notre Père. »

Ces fureurs invisibles racontent les chemins, les détours insupportables, que l'on prend pour arriver à soi avec une justesse infinie.

Je crois qu'on mesure la portée d'un livre aux souvenirs que nous laissent ses personnages. Cyril Avery est entré dans ma tête, dans mon coeur, de la plus belle des façons et n'est pas prêt d'en ressortir. Je crois qu'on sait qu'on vient de lire un grand livre lorsqu'on reste quelques minutes un peu étourdi, encore là-bas, une fois la dernière page tournée…
Lien : https://labibliothequedejuju..
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